Arabie: un dignitaire chiite condamné à mort pour sédition
(©AFP / 15 octobre 2014 11h10)
Ryad - Le dignitaire religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, virulent critique des dirigeants saoudiens, a été condamné à mort mercredi pour sédition, a annoncé sa famille en dénonçant un verdict politique.
La sentence a été prononcée par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme, devant lequel ce religieux était jugé depuis 2013.
Nimr Baqer al-Nimr, 55 ans, a été condamné aussi pour désobéissance au souverain et port d'armes.
Il avait été l'un des principaux initiateurs des manifestations de chiites en 2011 et 2012 dans l'est de l'Arabie saoudite où ils sont majoritaires -- alors que le reste du pays est très largement sunnite.
Dans un communiqué, la famille a rejeté ce verdict et demandé qu'il soit purement et simplement annulé par l'instance judiciaire saoudienne qui équivaut à la cour de cassation.
C'est un verdict politique par excellence (...) car fondé sur de fausses accusations, a affirmé la famille, appelant les dignitaires religieux et les organisations des droits de l'Homme à faire campagne pour obtenir son annulation.
On aurait souhaité voir les honorables juges prendre en considération la démarche (...) pacifique de cheikh Nimr, qui a toujours refusé le recours à la violence, aux armes et même aux jets de pierre face aux tirs des forces de l'ordre, a poursuivi la famille.
Selon elle, Nimr Baqer al-Nimr n'a fait que demander des réformes aux autorités, dont il avait rencontré un représentant en 2008.
L'arrestation de ce dignitaire en juillet 2012 s'était déroulée de manière mouvementée et avait généré des manifestations lors desquelles deux de ses partisans avaient été tués.
L'un des instigateurs de la sédition, Nimr Baqer al-Nimr, a été arrêté à Awamiya après avoir été blessé en opposant une résistance aux forces de sécurité, avait alors déclaré le porte-parole saoudien du ministère de l'Intérieur.
Nimr Baqer al-Nimr a comparu à 13 reprises devant le tribunal siégeant à Ryad depuis le début de son procès en mars 2013.
L'est de l'Arabie saoudite a connu il y a trois ans un mouvement de contestation de la minorité chiite qui a pris une tournure violente en 2012.
Des heurts entre la police et des manifestants avaient alors fait 24 morts, dont au moins quatre policiers, selon des militants saoudiens.
Les manifestations s'étaient intensifiées après l'arrestation de Nimr Baqer al-Nimr.
Mais la tension était retombée peu après, en août 2102, lorsque sept principaux dignitaires chiites de la région de Qatif, où se trouve Awamiya, avaient annoncé accueillir favorablement l'appel du roi Abdallah à la création d'un centre de dialogue interconfessionnel entre sunnites et chiites.
(©AFP / 15 octobre 2014 13h35) 
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