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    FRANCE Assaut américain sur les banlieux francaises 1 2 et 3

    28.05.2011

     En octobre 2005 la France a connu de  violentes émeutes urbaines. Présentées comme des révoltes sociales, elles concernaient en fait en majorité des jeunes d’origine non européenne, principalement issus des quartiers périphériques des grandes villes.

    Les émeutes furent déclenchées officiellement par le décès de deux jeunes délinquants poursuivis par la police et qui sont morts électrocutés après s’être réfugiés dans un transformateur électrique pour éviter un banal contrôle d’identité.


    Le bilan de ces émeutes a été lourd : En 3 semaines, il y a eu 3 morts, 3.000 interpellations, 10.000 voitures brûlées et le saccage de dizaines d’édifices publics, notamment des écoles, gymnases, entrepôts, commerces, médiathèques ou encore des églises.Ces désordres se sont rapidement transformés en émeutes identitaires, opposant des jeunes français d’origine arabo-africaines à l’état Français.


    Au summum de leur violence, près de 11.000 policiers ont été mobilisés pour contenir les fauteurs de troubles. L’état d’urgence a même été décrété à un certain moment. Le coût de ces émeutes est estimé à près de 200 millions d’euros. 
    Ce furent les pires violences urbaines que la France ait connu depuis 1968 .En 2009, un journaliste et romancier allemand, Udo Ulfkotte, publiait un livre tout à fait étonnant intitulé Der Krieg im Dunkeln: Die wahre Macht der Geheimdienste  (La guerre dans l’obscurité : le pouvoir des secrets) dans lequel il développait une thèse selon laquelle ces émeutes n’étaient pas totalement spontanées mais avaient été organisées, et entretenues, via des agitateurs professionnels.


    Dans son livre, le journaliste assimile cette agitation révolutionnaire à une variante de révolution colorée, mais au cœur de la France de 2005. Sans savoir si cette théorie est juste ou fondée, elle est à mettre en parallèle avec une des conséquences les plus inattendues de ces émeutes, l’intérêt grandissant et affirmé des États-Unis envers ces jeunes issus de l’immigration, français et pourtant en révolte contre l’état Français.


    C’est un câble datant du 25 janvier 2007 publié par Wikileaks qui semble révéler l’affaire. L’ambassade Américaine y affirme développer une politique de soutien et de développement envers les communautés afro-arabes de France, en visant clairement les jeunes musulmans français.


    Les premiers jets de cette politique furent fixés en 2001, après le 11 septembre.  Des diplomates américains affirment en effet que l’évolution démographique de la France est telle que de nombreux français d’origine afro-arabe feront partie des décideurs français de demain.


    Après le 11-Septembre et la guerre en Irak, il semblait vital au département d'état de tenter d'améliorer l'image de l’Amérique aux yeux des musulmans d'Europe.  Plusieurs personnages sont des acteurs clefs de ce dispositif américain en France.


    En 2009, Barack Obama nomme Charles Rivkin comme ambassadeur des États-Unis en France. Après une carrière dans l’industrie du divertissement et de la publicité, il a été un des plus importants collecteurs de fonds pour la campagne de Barack Obama.


    Dès septembre 2009 le ton est donné, l’ambassadeur Rivkin et son épouse sont les invités d’honneur du maire de Villiers-le-Bel pour  l’inauguration de la première peinture murale réalisée dans le cadre d’un programme franco-américain d’échanges artistiques et éducatifs sur l’art urbain.


    Villiers le Bel n’est pas une ville comme un autre, c’est de là que sont parties les émeutes de 2005. En novembre de la même année, l’ambassade des États-Unis d’Amérique invite 24 lycéens français à devenir des ambassadeurs de leur culture aux États-Unis.


    Le programme « Jeunes Ambassadeurs », mis en place pour la deuxième année consécutive en France, permet à des lycéens de condition modeste de passer 15 jours aux États-Unis, accompagnés et entourés, comme nous allons le voir.

    En mars et en avril 2010, une trentaine de jeunes est envoyée aux États-Unis via le programme de jeunesse du Département d’Etat: Visiteurs Internationaux


    Parmi ces jeunes de nombreux responsables d’associations, des rappeurs ou des jeunes impliqués dans le milieu associatif notamment au sein des communautés immigrées, ou d’origine immigrée.


    Ce programme des « Jeunes Ambassadeurs » n’est pas fait nouveau en soi puisqu’une note publiée en 2007 , et qui s’intitule : « L’élection présidentielle française, parfait exemple du succès du IVLP » (International Visitor Leadership Program) » nous apprend  que de nombreux responsables politiques français aussi bien de droite que de gauche (sont cités Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, François Fillon ou encore Christine Boutin) ont bénéficié eux aussi de ce programme. 


    Le 02 avril 2010, Charles Rivkin se déplace à Bondy (une des villes à plus forte concentration de population immigrée de la banlieue Parisienne) à la rencontre des jeunes. Il leur déclare notamment:

     « Chez moi, c’est différent. Tu peux être africain, indien, mais tu es avant tout américain. […] J’aime parler avec tous les Français. Je sais, et je suis sûr, que le prochain leader français est en banlieue ».


    Avant de partir, il demande aux jeunes : « Si vous aviez des artistes américains que vous voudriez rencontrer, ce serait qui ? ». Promesse tenue le 13 avril 2010 l’ambassadeur est de retour à Bondy, accompagné de l’acteur noir Américain Samuel L. Jackson et de sa femme, à la rencontre des jeunes. L’acteur déclarera :

    « Vous êtes l’avenir, saisissez votre chance, construisez-vous un réseau, […] dites que ce n’est pas normal quand je ne vois pas à l’écran des gens qui me ressemblent. ». 


    Le 24 juin 2010 l’ambassade des Etats-Unis organise un forum  intitulé Create Today  avec des jeunes entrepreneurs américains et français.


    Lors du déjeuner dans le jardin de la Résidence, les invités ont pu assister à des expositions d’art ou encore écouter la dernière chanson « Vida loca » du groupe de rap Français Kommando Toxik de Villiers-le-Bel.


    Le 29 juin 2010, l’ambassadeur américain inaugure le premier Paris Hip Hop Campus à La Villette. Il assiste à la première table ronde sur le thème France vs. US : une nouvelle école de la réussite ! 


    Le 5 août 2010, c’est  Sylvester Stallone, Jason Statham et Dolph Lundgren qui visiteront (avec la délégation de l’ambassade Américaine) la ville de Rosny-sous-Bois, connue également pour sa très forte population d’origine immigrée, ses problèmes sociaux et ses émeutes fréquentes. Sylvester Stallone déclarera après la rencontre:

    « C’était formidable de rencontrer des gens de Rosny-sous-Bois, des gens vrais».


    En juillet 2010, pour appuyer ces activités, Mark Taplin est nommé n°2 de l’ambassade des Etats-Unis en France. Diplomate de carrière, M.Taplin est un spécialiste de la diplomatie publique. Avant sa nomination, il était professeur à l’Université George Washington, et plus précisément à l’Institute for Public Diplomacy and Global Communication. Il tenait un blog   qui traitait des méthodes d’influence et du smart power. M. Taplin a été  auparavant Attaché Culturel adjoint en 1984-1987 puis Attaché de Presse adjoint en 1994 à l’ambassade Américaine à Moscou.

     


    De 1999 à 2001, il a été conseiller pour les Affaires publiques de l'ambassade américaine à Kiev, en Ukraine.  De 2002 à 2004, Mark Taplin a été Directeur du Bureau des Affaires de l’Ukraine,  de la Moldavie et  de la Biélorussie au Département d’État américain.


    Il a contribué à développer la politique des États-Unis vers l’Ukraine dans la perspective de l’élection présidentielle ukrainienne de 2004. Il a d’ailleurs quitté son poste durant l’été 2004.


    La « révolution orange » ayant elle commencé le 21 novembre de la même année. De 2005 à 2008, il a occupé ensuite le poste de Chef de Mission adjoint à l’Ambassade des États-Unis de Bucarest en Roumanie.


    Fervent soutien d’Obama, Mark Taplin est aussi connu pour avoir orchestré la petite campagne médiatique ayant abouti au licenciement d’Alain Joyandet, secrétaire d’Etat français à la Coopération, qui en déplacement en Haïti, s’était interrogé publiquement sur le rôle des États-Unis. 


    En effet, après la prise de contrôle de l’aéroport  de Port au Prince par les troupes Américaines (suite au tremblement de terre qui a frappé l’Ile), celles-ci se sont opposées à l’atterrissage de deux avions français d’assistance humanitaire. Alain Joyandet  déclara souhaiter une enquête sur le comportement des Américains à Haiti pour :

    « savoir s’il s’agit d’arriver, d’aider Haïti, ou d’occuper Haïti». Peu de temps après il sera révélé que ce dernier a utilisé un avion privé pour se rendre en Martinique dans le cadre de ses fonctions ministérielles, puis qu’il aurait bénéficié d’un permis de construire illégal et enfin qu’il aurait passé des cigarettes en note de frais.Trois scandales qui tombaient à point, Alain Joyandet  démissionne finalement du gouvernement français le 05 juillet 2010.


    Taplin et Rivkin ne sont pas seuls pour développer cette stratégie de séduction à l’égard des minorités en France. Toutes ces opérations de séduction (que certains pourraient qualifier de manipulation) sont également orchestrées par Laura Berg, attachée culturelle de l’ambassade, mais surtout par une Française, Randiane Peccoud, qui supervise, depuis une dizaine d’années, les opérations américaines en direction de la communauté musulmane.


     Particulièrement discrète, cette femme de 53 ans, officiellement « chargée de la société civile » à l’ambassade américaine à Paris n’est pratiquement jamais citée. France-Soir (Comment Ali Soumaré a été « traité » par l’ambassade américaine, 6 août 2010) avait levé le voile sur elle, révélant qu’elle disposait du « meilleur carnet d’adresses français de la diversité (avec) tous les contacts : leaders d’opinion, politiques et associatifs ».


    Bien sur les ingérences américaines de toutes sortes en France ne sont pas un fait nouveauSydney Hooks, un des responsables du Congrès pour la liberté de la culture, un vaste programme financé par la CIA durant la Guerre froide, déclarait déjà en 1941: «  Rééduquer, ré-informer le public français, me semble être la tâche la plus fondamentale aussi bien que la plus urgente pour la politique démocratique américaine en France ».  Sydney Hooks, de toute évidence, pensait au public français dans son ensemble.


    Ce qui est nouveau, c’est de voir cibler cette portion particulière de la population française.

    Source : le blog « gestion des risques interculturels »

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    Assaut américain sur les banlieux francaises 2

    29.05.2011

     

    En janvier 2010, l’ambassade américaine à Paris rédige un câble ou l’ambassadeur Charles Rivkin explique les activités américaines envers les minorités. Le câble est divisé en 10 points qui sont respectivement une explication de la crise de la représentation en France, la nécessité pour les américains de développer une stratégie pour la France, de s’engager dans un discours positif, de mettre en avant un exemple fort, lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse, l’encouragement des voix modérées, une diffusion des meilleures pratiques, l’approfondissement des compréhensions du problème, et enfin le ciblage des efforts.Je ne ferais qu’une brève synthèse des différents points ci-dessous :
    SUMMARY (Résumé) « Au regard des circonstances et de l’histoire uniques de la France, l’Ambassade de Paris a créé une Stratégie d’Engagement envers les Minorités qui concerne, parmi d’autres groupes, les musulmans français, et qui répond aux objectifs définis dans le reftel A [référence télégramme A].Notre objectif est de mobiliser la population française à tous les niveaux afin d’amplifier les efforts de la France pour réaliser ses propres idéaux égalitaires, ce qui par suite fera progresser les intérêts nationaux américains.

     
    Alors que la France est à juste titre fière de son rôle moteur dans la conception des idéaux démocratiques et dans la promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit, les institutions françaises ne se sont pas montrées elles-mêmes assez flexibles pour s’adapter à une démographie de plus en plus hétérodoxe. »BACKGROUND: THE CRISIS OF REPRESENTATION IN FRANCE (Arrière-plan: la crise de la représentation en France) « La France a longtemps fait la promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit, à la fois sur son territoire et à l’étranger, et se perçoit elle-même à juste titre comme un leader historique parmi les nations démocratiques.Cette histoire et cette perception de soi nous serviront d’autant plus que nous mettrons en œuvre la stratégie exposée ici, et qui consiste à faire pression sur la France afin qu’elle s’oriente vers une application plus complète des valeurs démocratiques qu’elle promeut. »

     « Les médias français restent très largement blancs, avec seulement une modeste amélioration de la représentation des minorités face aux caméras des principaux journaux télévisés. Parmi les institutions éducatives de l’élite française, nous ne connaissons que Sciences-Po qui ait pris d’importantes mesures en faveur de l’intégration. Alors qu’on note une légère amélioration de leur représentation dans les organisations privées, les minorités en France sont à la tête de très peu d’entreprises et de fondations.Ainsi, la réalité de la vie publique française s’oppose aux idéaux égalitaires de la nation.Les institutions publiques françaises se définissent encore par des groupes d’initiés et des politiques élitistes, tandis que l’extrême droite et les mesures xénophobes ne présentent de l’intérêt que pour une petite minorité (mais occasionnellement influente). » 
     

    « Nous croyons que la France n’a pas profité complètement de l’énergie, du dynamisme et des idées de ses minorités. Malgré certaines prétentions françaises à servir de modèle à l’assimilation et à la méritocratie, d’indéniables inégalités ternissent l’image globale de la France et affaiblissent son influence à l’étranger.Selon notre point de vue, un échec durable pour développer les opportunités et fournir une authentique représentation politique à sa population minoritaire pourrait faire de la France un pays plus faible et plus divisé. Les conséquences géopolitiques de la faiblesse et de la division de la France affecteront négativement les intérêts américains, dans la mesure où nous avons besoin de partenaires forts au cœur de l’Europe pour nous aider à promouvoir les valeurs démocratiques. »Les Américains vont donc utiliser à leur profit cette contradiction française. Leur crainte est de voir là un possible affaiblissement de la France, et donc des intérêts américains en Europe.Implicitement, il est affirmé que la France reste une tête de pont essentielle pour les intérêts américains en Europe.A STRATEGY FOR FRANCE: OUR AIMS (Une stratégie pour la France: nos objectifs) « L’objectif essentiel de notre stratégie de sensibilisation envers les minorités consiste à mobiliser la population française à tous les niveaux afin de l’aider à réaliser ses propres objectifs égalitaires. Notre stratégie est concentrée sur trois grands publics cibles :
     
    (1) la majorité, et spécialement les élites 
    ;(2) les minorités, avec une attention particulière pour les leaders ;(3) et la population en général. En utilisant les sept tactiques ci-dessous, nous visons:
     
    (1) à accroître la conscience des élites de France à propos des bénéfices qu’il y a à élargir les opportunités et des coûts qu’il y a à maintenir le statu quo ;(2) à améliorer les compétences et développer la confiance des leaders de la minorité qui cherchent à augmenter leur influence ;
    (3) et à communiquer à la population générale de France notre admiration particulière pour la diversité et le dynamisme de sa population, tout en insistant sur les avantages qu’il y a à bénéficier de ses qualités en ouvrant les opportunités pour tous. »

    TACTIC 1: ENGAGE IN POSITIVE DISCOURSE (S’engager dans un discours positif) « Premièrement, nous concentrerons nos discours sur le problème de l’égalité des chances.Quand nous ferons des déclarations publiques au sujet de la communauté des démocraties, nous insisterons sur les qualités de la démocratie, dont le droit à être différent, la protection des droits des minorités, la valeur de l’égalité des chances et l’importance d’une authentique représentation politique. » « Nous nous efforcerons d’informer sur les coûts liés à une sous-représentation des minorités en France, tout en soulignant les avantages que nous avons accumulés dans le temps en travaillant durement pour éliminer les obstacles rencontrés par les minorités américaines. »  « De plus, nous poursuivrons et intensifierons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer les programmes d’histoire enseignés dans les écoles françaises, de telle sorte qu’ils prennent en compte le rôle et le point de vue des minorités dans l’histoire de France. »

    TACTIC 2: SET A STRONG EXAMPLE (Mettre en avant un exemple fort) « Deuxièment, nous utiliserons le moyen de l’exemple. Nous poursuivrons et élargirons nos efforts pour faire venir en France des leaders des minorités des Etats-Unis, en travaillant avec ces leaders américains pour communiquer un jugement honnête de leur expérience aux mêmes leaders français issus des minorités ou non. Quand nous enverrons des leaders français en Amérique, nous inclurons aussi souvent que possible un élément de leur séjour qui concernera l’égalité des chances. A l’Ambassade, nous continuerons à inviter à nos événements un large spectre de la société française et nous éviterons ainsi d’organiser des événements où il n’y aurait que des blancs ou que des minorités. »

    TACTIC 3: LAUNCH AGGRESSIVE YOUTH OUTREACH (Lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse) « Troisièmement, nous poursuivrons et étendrons nos efforts de sensibilisation de la jeunesse afin de communiquer sur nos valeurs communes avec le jeune public français de quelque origine socioculturelle que ce soit. En soutenant le poids de cet effort, l’interagence Youth Outreach Initiative de l’Ambassadeur vise à produire une dynamique positive parmi la jeunesse française qui mène à un soutien plus grand pour les objectifs et les valeurs des Etats-Unis. »« Afin de réaliser ces objectifs, nous nous appuierons sur les ambitieux programmes de Diplomatie Publique déjà en place au poste et nous développerons des moyens créatifs et complémentaires pour influencer la jeunesse de France en employant les nouveaux médias, des partenariats privés, des concours sur le plan national, des événements de sensibilisation ciblés, notamment des hôtes américains invités. (..) Nous développerons aussi de nouveaux outils pour identifier les futurs leaders français, apprendre d’eux et les influencer. Dans la mesure où nous développons les opportunités de formation et d’échange pour la jeunesse de France, nous continuerons à nous assurer d’une façon absolument certaine que les échanges que nous soutenons soient inclusifs. Nous nous appuierons sur les réseaux de la jeunesse existant en France et nous en créerons de nouveaux dans le cyberespace en reliant entre eux les futurs leaders de France au sein d’un forum dont nous aiderons à former les valeurs, des valeurs d’inclusion, de respect mutuel et de dialogue ouvert. »

    TACTIC 4: ENCOURAGE MODERATE VOICES (Encourager les voix modérées) « Quatrièmement, nous encouragerons les voix modérées de la tolérance à s’exprimer elles-mêmes avec courage et conviction. En appuyant notre action sur deux sites internet très en vue tournés vers les jeunes musulmans francophones – oumma.fr et saphirnews.com – nous soutiendrons, nous formerons et nous mobiliserons les militants médiatiques et politiques qui partagent nos valeurs. » « Nous partagerons en France – avec les communautés religieuses et avec le Ministère de l’Intérieur – les techniques les plus efficaces pour enseigner la tolérance actuellement utilisées dans les mosquées américaines, les synagogues, les églises et les autres institutions religieuses. Nous nous impliquerons directement avec le Ministère de l’Intérieur afin de comparer les approches françaises et américaines en matière de soutien aux leaders des minorités qui promeuvent la modération et la compréhension mutuelle, tout en comparant nos réponses à celles de ceux qui cherchent à semer la haine et la discorde. »

    TACTIC 5: PROPAGATE BEST PRACTICES (Diffuser les meilleures pratiques) « Cinquièmement, nous poursuivrons ce projet visant à partager les meilleures pratiques avec les jeunes leaders dans tous les domaines, y compris les jeunes leaders politiques de tous les partis modérés, telle sorte qu’ils disposent de la boîte à outils et de l’accompagnement nécessaires à leur progrès. Nous créerons et soutiendrons les programmes de formation et d’échanges pour enseigner les bienfaits durables d’une large inclusion aux écoles, aux groupes de la société civile, aux blogueurs, aux conseillers politiques et aux responsables politiques locaux. »

    TACTIC 6: DEEPEN OUR UNDERSTANDING OF THE PROBLEM (Approfondir notre compréhension du problème) « Sixièmement, en examinant en profondeur des développements importants, tel que le débat sur l’identité nationale, nous projetons de suivre les tendances et, idéalement, de prédire les changements concernant le statut des minorités en France, en évaluant comment ce changement affectera les intérêts américains. »

    TACTIC 7: INTEGRATE, TARGET, AND EVALUATE OUR EFFORTS (Intégrer, cibler et évaluer nos efforts)« Septièmement, enfin, un Groupe de Travail sur les Minorités intégrera les discours, actions et analyses des sections concernées et des agences de l’Ambassade. Ce groupe travaillera en tandem avec le Youth Outreach Initiative, il identifiera et ciblera les leaders et les groupes influents au sein de notre public principal. » « Il évaluera également notre impact au cours d’une année en examinant des indicateurs de succès à la fois matériels et immatériels. Les changements matériels incluent une augmentation mesurable du nombre de minorités dirigeantes ou membres d’organisations publiques ou privées, y compris au sein des établissements d’enseignement de l’élite ; une croissance du nombre d’efforts constructifs par les leaders des minorités pour obtenir un soutien politique à la fois au sein et au-delà de leur propre communauté minoritaire ; un reflux du soutien populaire pour les partis et programmes politiques  xénophobes.

    Comme nous ne pourrons jamais revendiquer le crédit pour de tels développements positifs, nous concentrerons nos efforts sur les activités décrites ci-dessus qui encouragent, poussent et stimulent le mouvement dans la bonne direction. »
     

    Assaut américain sur les banlieux francaises 3

     
    "La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. [...] Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique [...] Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde... Vous avez vu, après la guerre du Golfe, ils ont voulu tout contrôler dans cette région du monde. Ils n'ont rien laissé à leurs alliés. [...]
     
    Il ne faut pas se laisser faire, il ne faut pas se laisser impressionner."Citation de François Mitterrandrapportée dans Le dernier Mitterrand (G.M.Benhamou)Cette démarche américaine a l’égard de futurs cadres n’est absolument pas une nouveauté. De nombreuses structures américaines fonctionnent déjà en Europe, avec pour objectif de former des élites pro américaines.En France, on peut par exemple citer la très célèbre fondation Franco-américaine qui a été crée en 1976 par trois éminents Américains: James G. Lowenstein, James Chace et Nicholas Wahl.

    Les deux premiers étaient membres du très influent CFR (Council on Foreign Relations) dans lequel s’élabore la politique étrangère américaine tandis que le troisième était professeur de science politique.Ces représentants américains se sont appuyés sur des Français occupant de hautes fonctions pour développer l’influence américaine au sein des élites françaises. Le lancement de la fondation franco-américaine eut lieu grâce à la proposition du président Giscard d’Estaing, lors d’un repas à l’ambassade de France à Washington le 18 mai 1976, en présence du président des Etats-Unis, Gerald Ford et du secrétaire d’Etat, Henry Kissinger. Le but recherché, comme le rappellent les textes officiels, est le suivant: 
     
    « L’objectif de la Fondation franco-américaine est de renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique. » Depuis 1981, un programme de « jeunes leaders » existe qui a concerne un grand nombre d’hommes politiques français mais également de journalistes (Cf. Liste).
     
    ***La nouveauté de cette politique de séduction est qu’elle est focalisée sur des communautés ethnico-religieuses en France. Le projet consiste à dire aux Français qu’ils peuvent réussir à valoriser les minorités comme cela a été fait aux États-Unis.Cette politique diplomatique passe donc par des élites tout comme des sites internet de la communauté immigrée en France. Sont cités deux sites principaux que sont les sites oumma et saphir, qui se sont livrés à une sorte de coming-out à propos de leurs relations avec l’ambassade des Etats-Unis en France:

    1. Oumma.com: « Nous entretenons effectivement des rapports cordiaux avec le personnel de l’ambassade et ce contact privilégié nous a permis, par exemple, de décrocher l’exclusivité d’un entretien avec Farah Pandith, membre de l’Administration Obama. »

    2. Saphirnews: « Des liens ont en effet été tissés depuis longtemps entre les officiels américains en France et Saphirnews, qui a été amené, par exemple, à rencontrer la porte-parole du Congrès américain, Lynne Weil, en décembre 2008, pour discuter de l’état de la société française ».
     
    ***Les personnalités visées sont aussi emblématiques. On peut citer parmi les plus médiatisées :Rokhaya Diallo, une jeune militante associative française d'origine sénégalaise qui est chroniqueuse pour la télévision et la radio. Cette dernière, féministe convaincue, intégrera l’organisation d’extrême gauche Attac, avant de s’engager activement dans le féminisme et le milieu associatif via diverses associations comme Mix-cité et les indivisibles. En mars 2010, elle est sélectionnée pour participer au programme International Visitor Leadership : invitée du gouvernement fédéral des États-Unis, elle visite le pays pour y étudier la diversité. En septembre 2010 elle sera invitée au 40ème Congressional Black Caucus, événement annuel qui réunit les parlementaires Afro-Américains des États-Unis.Reda Didi est un autre de ces français d’origine immigrée courtisés par les Etats-Unis.
     
    Cet ex-responsable du mouvement socialiste écologiste français « les verts » a lui aussi fait un séjour aux Etats-Unis, accompagné de 8 personnes sélectionnées dans le cadre du programme « Graines de France ».Graines de France a pour objectif d’impliquer les citoyens dans la vie politique en créant des nœuds de militants actifs, recrutés dans les populations d’’origine immigrée si possible. Will Burns, directeur de campagne d’Obama pour son élection au sénat américain en 2000, vient par ailleurs d’intégrer le conseil d’administration de leur club de réflexion.Ali Soumaré est le plus connu en France. 
     
    Candidat PS aux élections régionales, ce responsable associatif, très engagé sur le terrain lors des émeutes à Villiers-le-Bel, est reconnu aux Etats-Unis depuis plus de deux ans comme "jeune leader des quartiers issu de l'immigration". Il a été reçu plusieurs fois à l’ambassade américaine de Paris et a participé à des groupes de travail sur la manière de mener une campagne électorale. Il a aussi été consulté sur divers sujets d'actualité comme l'intégration. A chaque fois, on lui a déroulé le tapis rouge. « Mon propre parti, le PS, ne m'a jamais montré la moitié de l'intérêt que les américains m'ont porté », raconte-t-il. « Avec une certaine humilité, ils essaient vraiment de comprendre nos problématiques. C'est passionnant et extrêmement flatteur. »Almamy Kanouté, militant associatif et à la tête d'une liste indépendante à Fresnes, est rentré le 6 mai dernier de trois semaines de périple à travers les États-Unis. Nom du programme: "Gestion de la diversité ethnique". "C'était intensif, nous avons enchaîné les réunions, les visites, raconte-t-il, conquis. J'en ai conclu que, si les américains n'ont pas forcément toujours mieux réussi l'intégration des populations d'origine étrangère que les français, ils y consacrent plus de moyens et plus d'efforts.
     
    Là-bas, je me suis senti compris: ici, on me taxe d'extrémiste communautaire. Eux, au moins, ne nous jugent pas."Said Hammouche, 37 ans, a également participé au programme des Visiteurs internationaux. Il est né à Paris et a grandi à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Fondateur du cabinet de recrutement Mozaïk RH, qui vise à favoriser la diversité dans l’entreprise, il est parti fin 2008 aux États-Unis via ce programme d’échange:« Pour eux [les Américains], ces voyages servent à briser nos idées reçues sur leur pays. On n’est pas dupes de leur démarche, on sait qu’on est peut-être manipulés mais je comprends mieux aujourd’hui la volonté de créer, d’entreprendre et d’avancer des Américains. C’est quelque chose de très fort, que je connaissais mal auparavant. »Mais les séjours de quelques leaders identifiés ne sont pas tout. En novembre 2010, à l’occasion du premier grand forum de l'emploi lancé par l'association « Nos quartiers ont des talents », l’ambassade américaine a participé à l’organisation d’une rencontre avec des patrons de très grosses sociétés à l'hôtel Newport Bay Club à Disneyland Paris. 
     
    Cette structure d’aide à l’insertion pour les jeunes des minorités existe depuis 2005 et a été créé par le Medef (Syndicat patronal français ) de Seine Saint Denis, le département à plus forte densité ethnique et religieuse étrangère de France. Le forum a rassemblé près de 5.000 jeunes. L’association « Nos quartiers ont des talents » a été mise en place en décembre 2009. Elle souhaite multiplier par dix le nombre de jeunes suivis et le réseau de parrains d’ici 2015, sans doute avec le soutien discret de l’ambassade Américaine.
     
    ***Ce travail de réseau vise aussi directement les musulmans français. Le 2 décembre, le consul américain Mark Shapiro lançait une association, nommée Confluences, destinée à promouvoir les minorités et particulièrement la minorité musulmane. Ce projet est le résultat d'un partenariat entre la région Rhône-Alpes et le département d'état américain, l'équivalent de notre ministère des Affaires étrangères.  Selon les messages diplomatiques révélés par Wikileaks, les Américains craignent en effet que la discrimination des musulmans puisse susciter des crises répétées et puisse faire de la France un "pays faible" et "un allié moins performant".
     
    L’association Confluences a pour objectif de créer, d'animer et de gérer à Lyon, un centre dédié à la diversité et à la lutte contre les discriminations. L’attaché culturel du consulat américain à Lyon siège au conseil d’administration de l’association.Les petites ingérences américaines prennent parfois d’autres formes : Le 3 août dernier, BBC News révélait que les États-Unis avaient très largement financé un manga japonais (Manga to promote US-Japan military alliance) destiné au jeune public japonais afin de le convaincre de l'intérêt de l'alliance militaire entre les États-Unis et le Japon (et notamment le maintien de la base américaine d'Okinawa, de plus en plus contestée par la population).C'est dans la même veine qu'en décembre 2010 est apparu aux Etats-Unis un nouveau super héros de bande dessinée appelé Nightrunner.
     
    Il s'agit en réalité de Billi Asseiah, un islamiste sunnite algérien de 22 ans immigré en France (censé représenter la France) et installé à Clichy sous-Bois. Incarnant les valeurs de justice, d'honneur et de droiture, il secourt la veuve et l'orphelin selon l'expression consacrée. Il défend aussi et surtout les intérêts de sa communauté (les musulmans) injustement attaquée.Un élément d'autant plus inquiétant que le premier épisode de la BD se déroule durant les émeutes de banlieues de 2005 en France.
     
    Accompagné par un ami, Bilal, alors âgé de 16 ans, est injustement pris à partie par la police, passé à tabac alors qu'il n'a rien fait de mal. Ensuite, son ami est abattu après avoir incendié un commissariat. Bilal devient alors Nightrunner pour rétablir l'ordre juste et démocratique. Figurant dans Annual Batman Detectiye Comics (n" 12) et dans Batman Annual ( N° 28 ), nul doute que ce Batman d'un nouveau genre n'apparaisse prochainement dans les kiosques français. En particulier dans les banlieues.En outre et selon Wikileaks, dans le texte envoyé en  janvier  2010 par l’ambassadeur Rivkin, on peut lire :
     
    « De plus, nous continuerons et renforcerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer le programme d’histoire enseigné dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de France ».
     
    9 mois plus tard, en septembre 2010, est voté une loi réduisant au minimum la partie des manuels d’histoire consacrée a des personnages historiques (François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon) ou à certains moments de l’histoire de France, dans certaines classes, au profit de cultures étrangères, notamment africaines. Cette décision officielle a été prise en France, en 2010, au nom de « l’ouverture aux autres civilisations de notre monde ». De même, l’étude de la Révolution et l’Empire sont sacrifiés pour mieux pouvoir étudier les grands courants d’échanges commerciaux au XVIIIème et XIXème comprenant les traites négrières et l’esclavage. Dans le nouveau programme des classes de 4ème: 4 heures de cours sont consacrées aux traites négrières alors que toute l’histoire de la révolution et de l’empire est expédiée en moins de 8 heures.
     
    Autre exemple édifiant, Louis XIV qui constituait un temps fort du 1er trimestre de 4ème est remplacé par un thème appelé: l’ « Émergence du roi absolu ». Le Roi Soleil est désormais renvoyé en 5ème à la fin de l’année d’étude, année au terme de laquelle on se sera longuement attardé sur les civilisations africaines du Monomotapa et Songhaï et sur la traite orientale. En réalité, François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon Ier sont relégués dans ce que les nouveaux programmes scolaires qualifient « d’éléments de compréhension contextuels » et ne feront donc plus l’objet de chapitres d’étude à part entière dans les programmes de l’éducation nationale française.
     
    Quelles conclusions faut-il tirer de cette activité dirigée vers les minorités et des programmes en direction des banlieues et des français d'origine étrangère qui coûtent chaque année 3 millions de dollars à l'ambassade des États-Unis ? Tout d’abord que les américains sont dans une démarche impérialiste de promotion de leur modèle de société et de protection de leurs intérêts futurs en France, et que la politique de détection et de promotion des minorités n’est évidemment pas une action humanitaire dénuée d’intentions masquées. Ces programmes américains en faveur des minorités se développent dans un contexte économique médiocre qui rend difficile l’intégration de nouveaux immigrés en France.
     
    Il s’agit surtout d’améliorer l’image des États-Unis auprès des jeunes musulmans de France, suite aux guerres en Irak et en Afghanistan, sous prétexte de promouvoir la diversité, le respect des différences culturelles et la réussite pour tous.
     

    Mais ces stratégies de réseaux et d’influence présentent un réel danger pour la France.L’intégration réussie des nombreuses vagues d’immigration que notre pays à connu dans le passé s’est toujours réalisée sans aucune revendication ethno-religieuse mais bel et bien par un processus complexe de totale assimilation.La volonté américaine de miser sur des élites ethniques et religieuses est fondée sur la reproduction d’un modèle américain communautariste totalement contraire au modèle français d’intégration, qui est républicain, égalitariste et non discriminatoire.Les difficultés que la France rencontre actuellement avec ses minorités sont liées au développement excessif de la communautarisation, qu’elle soit identitaire, sociale et ethnico-religieuse. Sur le territoire se sont développés des sous cultures transversales, indépendantes voire hostiles à l’identité française. Pour la France, pays chrétien et européen dont l’avenir est en Europe, cette activité d’ingérence est extrêmement négative.

     

     CONCLUSION 

    En accroissant les sentiments communautaristes et revendicatifs de minorités ethniques et religieuses à l’égard de l’état français, les américains prennent le risque de créer des tensions qui pourraient aboutir à un point de non retour.
     

    MACHIAVEL DIRAIT : Mon Cher ..c'est le but recherché pour mettre français de souche et de branche en dictature maquillée en pseudo démocratie..en 2015 et 2016 ..ça a l'air de fonctionner... les Identitaires et FDSOUCHE, tombés dans le panneau, sont sur la brèche.. 
     
    Vilistia
      En outre, cette agression en règle contre le modèle assimilationiste choisi par la France pourrait avoir des conséquences explosives, lorsque l’on sait que les revendications ethno-religieuses s’ajoutent à des revendications régionalistes déjà sous jacentes. On peut s’interroger sur les intentions américaines dans ce domaine.
     
    1/ Propager leur modèle de société ?
    2/ Affaiblir la cohésion des sociétés visées pour éviter la formation en Europe d’un pôle économico-militaire indépendant, et concurrent des USA ?
    3/ N’oublions pas de faire un parallèle avec l’obsession des américains à faire entrer la Turquie dans l’UE, mais aussi à empêcher tout rapprochement avec la Russie.

     

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