• Grèce- Les vautours et les privatisations

    Grèce- Les vautours et les privatisations

    En Grèce, le nouveau gouvernement devant le défi des privatisations


    ATHENES - Le nouveau gouvernement grec se dit prêt à rattraper le retard pris dans le plan des privatisations pour s'attirer les faveurs de la troïka des créanciers arrivés à Athènes pour contrôler les comptes du pays.

    La poursuite des versements des prêts accordés à la Grèce par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) depuis 2010 dépend des conclusions des experts de la troïka, UE-BCE-FMI, très attendues en Europe où des doutes émergent sur les chances d'Athènes de se maintenir dans la zone euro.

    L'économie grecque traverse sa cinquième année de récession consécutive et le nouveau gouvernement de coalition droite-gauche dirigé par le conservateur Antonis Samaras craint que le recul du Produit intérieur brut (PIB) ne s'aggrave encore en 2012, à -6,7%, presque le double des prévisions initiales.

    M. Samaras, qui a rencontré jeudi en tête-à-tête les responsables de la troïka, s'est engagé à accélérer les privatisations, prévues dans le plan de redressement de l'économie pour renflouer les caisses vides de l'Etat.

    Je vais accélérer les réformes décrites dans le plan UE-FMI en mettant l'accent sur les privatisations, a écrit M. Samaras dans une lettre adressée aux créanciers la semaine dernière après avoir manqué le sommet européen à Bruxelles pour cause d'ennui de santé.

    La liste des privatisations comprend l'entreprise publique d'électricité (DEI ou PPC), de gaz naturel, de chemins de fer ainsi que ports, aéroports, anciens sites olympiques ou banques. Initialement, en 2010, le plan prévoyait de lever 50 milliards d'euros, un objectif trop ambitieux révisé un an plus tard à 15 milliards d'ici 2015.

    Sur ce deuxième objectif, d'importants retards ont été pris dans le processus, blocages dus aussi bien à l'opposition des syndicats qu'au vide politique qu'a connu la Grèce récemment avec l'organisation de deux élections législatives successives en moins de trois mois, débouchant sur la formation d'une coalition droite-socialistes-gauche modérée.

    Costas Mitropoulos, chef du Fonds hellénique des privatisations (www.hraf.gr), a rappelé cette semaine lors d'une conférence que la Grèce avait perdu trop du temps.

    Toutes ces années, la Grèce a fait de son mieux pour éviter les investissements étrangers a reconnu, contrit, le nouveau ministre adjoint du développement, Notis Mitarachi, cette semaine.

    Pour sortir de la crise, il faut agir d'une façon immédiate et efficace, a dit M. Mitropoulos, en appelant le gouvernement à relancer les privatisations.

    Selon le Fonds, 28 projets ont déjà été approuvés et l'objectif de lever 15 milliards d'euros d'ici 2015 est réalisable tant que la demande existe.

    Mais le gouvernement doit se hâter car 72 décisions ministérielles attendent leurs décrets d'application et 13 litiges entre le Fonds et l'Etat sont renvoyés en justice.

    Le joyau de la liste est le site d'Hellinikon, une enceinte de 620 hectares avec une ligne côtière de quelque 3,5 kilomètres, dans la banlieue sud de la capitale, qui abritait un complexe olympique et l'ancien aéroport international.

    Cette zone, aussi grande que Central Park à New York, doit être transformée en résidences, parcs d'activité tertiaire ou commerciale.

    Neuf sociétés ont exprimé leur intérêt pour investir sur ce site, opération censée rapporter à l'Etat 0,3% du PIB par an et créer 15.000 d'emplois.

    En revanche, la privatisation de la société d'électricité Dei, que la troïka veut restructurer, se heurte à l'opposition de son influent syndicat.

    L'énergie attire plusieurs investisseurs. Selon le ministère du Développement, huit offres ont été déposées pour des forages exploratoires au large des côtes à l'ouest du pays.

    Il faut qu'on fasse avancer les privatisations et ne pas évoquer chaque fois des justifications pour les entraver, prévient le porte-parole du gouvernement Simos Kedikoglou lors d'un entretien mercredi à la radio Real FM.

    Le gouvernement doit montrer des résultats non seulement en Grèce mais aussi à l'Europe.


    (©AFP / 05 juillet 2012 17h52)


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