• Interview : à coeur ouvert avec Kemi Seba, panafricaniste convaincu

    Interview : à coeur ouvert avec Kemi Seba, panafricaniste convaincu

    Publié le vendredi 2 août 2013 à 18:42, mis à jour à 19:01, par Julien

    Interview : à coeur ouvert avec Kemi Seba, panafricaniste convaincu

    "J'AI ENVOYE MES GARDES DU CORPS S'ENGAGER DANS L'ARMEE LOYALISTE A LAURENT GBAGBO" DIXIT KEMI SEBA.

    Bonjour Kemi Seba, merci d'avoir accepté cette interview. Nous savons que ce n'est pas évident en raison de vos multiples occupations. Cela dit, nous irons droit au but. A la fin, vous aurez l'occasion de vous exprimer sur des questions en rapport avec votre combat panafricaniste et que nous avons peut-être omis d'aborder

    Bonjour, le plaisir est pour moi, paix et affection pour vos lecteurs.

     

    1-Quel est le sens de votre combat pour l'Afrique ?

    Je suis un polémiste panafricain, dissident, résistant tant que faire se peut au mondialisme, un panafricain qui part du principe que la grille de lecture de la lutte anticolonialiste d'antan a changé. Le colon d'hier se présente souvent en philanthrope et en humaniste aujourd'hui.

    Je suis simplement un panafricain qui lutte contre l'instauration du nouvel ordre mondial à travers le travail tentaculaire et spectaculaire de babylonisation des esprits. Je suis par ailleurs un conférencier qui intervient dans des universités africaines pour diffuser le plus possible une vision antimondialiste et dissidente du panafricanisme.

    2-Luttez-vous seulement pour l'Afrique ? Si oui pourquoi ce choix ? Pourquoi ne pas lutter pour l'humanité toute entière ?

    Je lutte pour l'humanité toute entière, mais je pars quand même du principe que la charité bien ordonnée commence par soi-même. Et si Dieu donne une maison à chacun, il est nécessaire qu'on puisse se montrer humain et plein d'amour au sein de nos demeures respectives pour commencer, avant de s'ouvrir aux voisins. Si on veut nourrir tout le monde alors qu'on ne nourrit pas les nôtres, finalement on ne nourrit personne. Personne ne nous prendra au sérieux. Celui qui a sa maison en feu et qui vient jouer le pompier ailleurs sera considéré comme un pyromane discret.

    En ce sens, je suis un humaniste, convaincu qu'il faut surtout commencer par vaincre l'inhumanité qui existe chez nous . Ensuite, nous pourrons donner de l'amour au reste de l'humanité et gambader avec une tulipe dans les cheveux, un peu comme Mamadou au pays des merveilles. L'unité entre nous nous permettra de mieux nous unir avec le reste de l'humanité.

    3-Vous avez souvent eu des difficultés avec la classe politique en France, le pays dans lequel vous avez longtemps résidé. Avez-vous des ambitions politiques ? Ou du moins en avez-vous eu ?

    Ma seule ambition politique est que l'Union Africaine (UA) devienne ce qu'elle aurait dû être. Aujourd'hui, l'UA, c'est un contenant sans contenu. C'est un contenant qui héberge en son sein les valets, les cocontractants de l'impérialisme. Des gens qui ne sont pas élus, qui se sont auto-élus et qui viennent apporter la corruption locale de leurs pays à une échelle continentale. Il serait temps que le peuple ait sa voix au chapitre.

    Je conscientise et surtout politise les nôtres pour qu'on se rende compte de l'importance énorme que l'UA pourrait revêtir dans ce cadre de réappropriation politique et culturelle. Que l'on se rende compte que le panafricanisme ne rime pas qu'avec théorie, mais aussi avec économie, avec création d'emplois, avec alternative pour la jeunesse. Le panafricanisme révolutionnaire se doit d'être une force motrice, et non pas paralysante. C'était le projet de base de Sankara, de Lumumba, N'Krumah, de Cheikh Anta Diop, d'Amilcar Cabral. Mais peut-être que sur certains points, les aînés n'avaient pas suffisamment ciblé la pieuvre. Aujourd'hui, leurs enfants le font.

    4- Les Africains de la diaspora sont-ils en phase avec votre message de retour aux sources pour développer l'Afrique ?

    Je réunis en tout cas plus de partisans que n'importe quel activiste dans le domaine panafricain francophone, et ça, tout le monde le sait, amis comme ennemis.
    Maintenant, il faut savoir que j'ai un double message, qui part du principe que certains ne rentreront jamais parce qu'ils aiment le confort de l'Occident, ou ont peur de se retrouver dépaysés en Afrique.

    Je n'adhère pas à leur vision des choses, mais je peux les comprendre. Ainsi, mon rôle auprès des ces derniers est de les exhorter à s'organiser en communauté, afin d'être plus solides dans un monde où la négrophobie a tendance à beaucoup trop se vulgariser. Organiser ces derniers, les aider de par mon expérience à se structurer en communauté autonome et antivictimaire, plutôt que de mendier une intégration au maître occidental.

    La seconde partie de mon discours s'oriente vers les plus engagés, les plus déterminés. Ceux qui sont prêts à rentrer, et qui ne se contentent pas de discours. Je crée pour ces derniers un réseau qui facilite le rapatriement pour ceux qui veulent contribuer intellectuellement, politiquement à améliorer les conditions de vie des nôtres sur le continent, le tout, bien sûr, avec le concours des frères et soeurs sur place.

    J'ai un réseau de plus de 17 000 sympathisants aujourd'hui. Dans la sphère panafricaine dissidente francophone précisément, c'est un très gros chiffre. Partout où nous allons, nous réunissons un certain nombre de personnes. Pourquoi ? Parce que même si elles ne sont pas toujours d'accord avec ce nous disons, ces personnes savent l'énergie, l'amour et la dévotion qui est la nôtre pour notre communauté.

    5- Que signifie "Afro-insolent" ? C'est votre concept ?

    « Afro-insolent », c'est la justice française qui m'a qualifié d'insolent parce que j'ai osé me rebeller, et avoir une pensée dissidente. Et tous ceux qui sont dissidents au système sont considérés comme des insolents, des délinquants intellectuels etc. J'ai repris ce concept et je l'ai réorienté vers une définition qui est la mienne en l'occurrence celui qui pense par lui-même, pour lui-même, pour les siens et, in extenso, pour l'humanité. C'est de l'insolence que de ne pas être soumis à des gens qui n'ont cessé de nous écraser depuis que nous sommes entrés en contact avec eux. Non pas parce qu'ils sont plus forts, mais parce qu'ils ont été plus inhumains, plus sauvages que les autres peuples.

    6- N'avez-vous pas peur, en réagissant ainsi, qu'on vous traite de raciste ?

    C'est quoi, le raciste ? C'est la question qu'on devrait se poser... Aujourd'hui, ceux qui se présentent comme humanistes sont les plus grands racistes. Ce sont les mondialistes car sous couvert de partage et de fraternité, ils asphyxient l'humanité. Moi, je n'ai que faire des étiquettes. Je me bats pour un avenir meilleur pour les miens et pour l'avenir de tout le monde en réalité parce que si l'Afrique se lève aujourd'hui, c'est l'humanité qui se relèvera demain.

    7- Votre regard sur ce qui se passe en Syrie. Vous ne semblez pas d'accord

    Ecoutez, moi je le dis inlassablement : Bachar El Assad n'est pas mon père. Il n'est pas mon ami, je ne suis même pas certain que les Syriens aiment les Noirs ni les Africains en général. D'ailleurs, je ne le leur demande pas. Je ne suis pas amoureux d'eux non plus. Maintenant, je suis dans une démarche géopolitique. J'ai donc une lecture non alignée. Et je constate que Bachar El Assad dérange l'oligarchie. Il la dérangeait moins à une certaine époque. L'oligarchie a décidé de supporter la révolte, qui peut être légitime à certains égards, et moins sur d'autres points. De l'accompagner, de l'orienter « pour installer un nouveau pion ». Bachar El Assad est quelqu'un qui dérange aujourd'hui.

    Je soutiens toutes celles et ceux qui dérangent l'oligarchie. Mais je suis contre l'injustice, je suis contre les meurtres, contre la brutalité. Mais je crois en la résistance. Et la résistance est du côté de ceux qui s'opposent à l'oligarchie, pas du côté de ceux qui s'appuient sur elle et qui reçoivent des armes de cette dernière. Je ne suis pas un inconditionnel de Bachar El Assad, non. J'ai deux frères : l'un s'appelle Anzar, il est anti-Bachar, l'autre est Syrien, se nomme Siddiq, il est pro-Bachar. Moi, je me situe dans une position médiane. Je soutiens toutes les personnes qui gênent l'oligarchie. Mais ça ne m'empêche pas de voir qu'en effet, il y a des débordements. Et ça, c'est quelque chose que je refuse.

    8-Vous affirmez être plus proche de Laurent Gbagbo (l'ex-président ivoirien aujourd'hui incarcéré à la Haye) alors que vous êtes dans un pays à majorité pro-Ouatarra. Pourquoi faites-vous une pareille déclaration alors que tous ses soutiens extérieurs et amis semblent l'avoir laissé à son sort ?

    Le problème, c'est que Laurent Gbagbo a été mal entouré depuis très longtemps. Au fond de lui, Gbagbo est un panafricain, je le sais. Et je l'aime pour cela. Je partage certaines choses avec lui, certaines visions. J'ai tout fait pour le rencontrer lors des premières tensions avec l'armée française au début des années 2000.

    J'ai proposé d'envoyer des membres de la Tribu KA, pour qu'ils s'engagent dans l'armée ivoirienne contre la France impérialiste. J'avais 24 ans, mais je savais déjà que l'on ne pouvait rester sans rien faire. Mais j'ai été blessé d'apprendre qu'il avait écouté les conseils de certains atlantistes et israéliens de son entourage, et qui lui avaient dit en 2005 que Kemi Seba est trop extrémiste, un raciste, un radical qui lui poserait des problèmes.

    Lorsque je suis venu à l'ambassade avec mon staff et que cette représentation diplomatique n'a pas donné suite et que j'ai eu des retours selon lesquels j'étais trop sulfureux, je me suis dis tant pis, j'espère que l'aîné ne regrettera pas de s'être entouré de gens qui, in fine, ne veulent pas son bien.

    Puis quelques années plus tard, lorsque, sans surprise, le processus électoral a dégénéré, que certains de ses anciens alliés l'ont lâché et lynché, que Ouatarra s'est autoproclamé élu avec l'aide de l'oligarchie, et que, dans divers pays d'Europe, la diaspora ivoirienne s'est rebellée, j'étais de mon côté dans une situation politique tragique :

    semi assigné à résidence, avec interdiction de venir sur Paris, d'y prononcer des discours. Je devais pointer plusieurs fois par semaine au commissariat de ma ville, je ne pouvais sortir de France, ni parler à mes collaborateurs, sous peine d'être incarcéré. J'étais (et je le suis toujours) surveillé par la section antiterroriste.

    Donc, dans les manifestations pro-Gbagbo, je n'ai pas pu être sur le terrain, étant moi-même muselé politiquement et, psychologiquement parlant, brisé. Profitant de ces moments d'extrême tension, les autorités françaises ont engagé des agents censés être des pro-Gbagbo dans les manifestations en Occident. Ces faux pro-Gbagbo répandaient la rumeur selon laquelle si Kemi Seba n'était pas présent dans les manifestations, c'est qu'il soutenait Ouatarra.

    Parmi ces agents, il y a des anciens sans-papiers qui jouent les radicaux pro-noirs et qui, en réalité, sont des agents français vivant la nuit avec ceux qu'ils prétendent combattre. Ils se reconnaîtront. Leurs missions étaient précises, et leur identité sera révélée tôt ou tard. Les autorités françaises savent que j'aurais donné une toute autre direction, et amplifié la radicalisation du combat panafricain des pro- Gbagbo. Il fallait m'isoler à ce moment, et tenter de me "ouatariser" pour me couper des miens. C'est une caricature assez stupide pour ceux qui me connaissent.

    Puis, en 2011, j'ai décidé que c'en était trop, j'ai donc violé le contrôle judiciaire et cet immobilisme cancérigène, je suis rentré sur la « Terre mère ». Les autorités françaises étaient persuadées que j'allais en Afrique chercher des financements pour revenir semer le désordre en Occident.

    Et pourtant... J'étais rentré uniquement pour contribuer d'un point de vue pratique à la reconstruction du panafricanisme. Lorsqu'elles ont constaté que j'étais rentré, et que ce n'était pas pour revenir vivre en Occident, elles m'ont lâché la grappe, même si je reste tout de même très surveillé. Comme je suis soutenu, il ne veulent pas que je sois un martyre.

    Lorsque je suis rentré en Afrique, j'ai été engagé comme porte-parole d'une société africaine. Puis, étant très suivi et écouté dans les circuits intellectuels et politiques panafricains, le ministre du Panafricanisme sénégalais de l'époque m'a proposé d'être son conseiller au sein de l'organisation Alliance panafricaine. J'ai accepté parce que bien que politiquement opposé à sa ligne (il était pro Abdoulaye Wade), le panafricanisme était et demeure plus important que nos egos.

    Toutefois, le Sénégal étant hystériquement anti-Gbagbo, je devais faire preuve d'adaptation et de stratégie pour amener les gens à réfléchir par eux-mêmes, et pas comme le système voulait qu'ils pensent. J'avais des clashs violents avec certains étudiants ou politiques lorsque je prenais la défense de Kadhafi, et je tentais de modérer la vision des gens sur Gbagbo en coulisses.

    Au moment où j'étais invité dans les médias sénégalais en train de faire comprendre aux Sénégalais que Laurent Gbagbo n'était pas le diable et que Ouatarra n'était pas un ange (sans pour autant présenter caricaturalement Gbagbo en Christ de l'Afrique, excès que certains agents provocateurs prétendument partisans de Gbagbo ont fait pour, là encore, repousser bon nombre de panafricains de leur combat), je devais m'adapter au logos de mes interlocuteurs, persuadés que Gbagbo n'aimait pas les musulmans ni la population du nord de la Côte d'Ivoire, etc.

    Il fallait petit à petit leur faire prendre conscience que Gbagbo n'était pas le diable, bien au contraire, même si j'avais de profonds désaccords stratégiques avec lui sur bon nombre de points et qu'au fond de mon cœur, je lui en voulais toujours de s'être entouré, à une certaine époque, de ceux qui voulaient sa perte (cf. les Américains et certains agents du Mossad) et d'avoir refusé l'aide de certains panafricains dissidents et ennemis de l'Occident impérial comme nous, je l'aimais.

    J'aurais souhaité que Gbagbo, voyant l'étau se resserrer, accepte de perdre le pouvoir pendant quatre ans, pour mieux revenir après. Faire preuve de stratégie, au lieu d'aller au clash avec des gens qui était beaucoup trop armés et puissants face à nous. J'aurais voulu que Gbagbo face preuve de plus de machiavélisme, chose qui manque trop dans notre camp. Il ne serait peut être pas à La Haye aujourd'hui.

    Quand je tenais un discours modéré, ou que, de manière provocante et stratégique, je renvoyais violemment les erreurs des deux camps pour amener mon auditoire sénégalais à se poser des questions sur son amour inconditionnel pour Ouattara, les mêmes agents provocateurs, jouant avec une diaspora ivoirienne qui, sur bien des points, était manipulable, ont décontextualisé encore l'information selon laquelle Kemi Seba renvoyait dos à dos Gbagbo et Ouattarra, car Seba était ouatarriste !!!

    Je devais faire preuve de froideur analytique, de stratégie, et en même temps, à l'abri des regards, soutenir au-delà de mon être la résistance à l'oligarchie en Côte d'Ivoire.
    C'est ce que je fis, en faisant preuve de créativité stratégique. J'étais modéré en surface, et je soutenais l'armée de Gbagbo dans le réel.

    J'ai envoyé des gens de mon service d'ordre s'engager dans l'armée loyaliste à Laurent Gbagbo pendant que j'étais moi-même conseiller spécialiste du panafricanisme d'un ministre dont le gouvernement était en guerre contre la Côte d'Ivoire. Si cette information avait été sue à l'époque, j'aurais été incarcéré pour aide au terrorisme à Dakar. C'est acte, c'est autre chose que des slogans.

    Parmi les soldats que j'ai envoyés, le seul que je peux citer (les autres préférant garder l'anonymat car pas en position sécurisée en ce moment), c'est Konga, mon garde du corps en chef, avec qui j'avais été mis en prison en 2007 après m'être opposé à la politique sioniste de la France.

    Quand certains ont appris son départ, il était de mon interêt, étant extrêmement surveillé, de dire que je n'étais pas à la base de cette incorporation de certains panafricains dans l'armée de Gbagbo.
    Telle est la démarche bicéphale qui fut la mienne d'un point de vue stratégique et politique, pousser mon public à relativiser ses positions ouatarristes sans hagiographier Gbagbo (ce n'était ni pertinent ni nécessaire) et soutenir la résistance de manière crue en privé.

    Grâce à ce travail de fond effectué depuis 2011 auprès des jeunes, et compte tenu du fait que le régime actuel au Sénégal est aujourd'hui un peu plus souple, je peux dire tout ceci plus facilement désormais.

    Je soutiens celui qui est à La Haye,même si ça me vaut tout de même encore quelques problèmes de dire ça. J'aurais pu me taire et ne pas rééler tout ce que je vous dis, mais je pars du principe qu'il faut être stratégique dans la vérité.

    Le problème de la galaxie patriotique, c'est que beaucoup sont tombés dans le travers de l'excès. Il faut faire preuve de pédagogie avec les gens, et, dans d'autres cas, agir en effet en électrochoc. C'est ma démarche, et c'est ce qui fait que beaucoup de gens au Sénégal, au Mali et ailleurs en Afrique comprennent ce que je dis par rapport à Laurent Gbagbo aujourd'hui. Ils m'écrivent régulièrement pour me remercier d'avoir donné une impulsion à la réflexion sur ce terrain.

    9-N'avez-vous pas l'impression que la cause africaine est perdue d'avance ? Kadhafi est mort, lui qui avait pourtant les moyens de porter très haut les ambitions de ce continent ? Gbagbo est dans les geôles de La Haye ? Les exemples ne sont pas légion ?

    Je crois plutôt qu'on a tout à gagner. Il faut tenir compte de la stratégie de l'ennemi. C'est ce que je dis tout le temps. J'ai commencé le combat politique il y a quatorze ans. Je tiens encore debout parce que je fais preuve d'énormément de stratégie, même si certains me croient à tort exclusivement frontal. Il faut s'adapter, et être capable de se faire comprendre du plus grand nombre parmi les nôtres, en tous cas auprès de la nouvelle génération.

    Ça porte ses fruits et je crois qu'à partir du moment où on s'adapte aux gens, le combat devient plus simple. Mais il faut attaquer et utiliser les armes de l'ennemi. L'ennemi nous infiltre, il faut aussi l'infiltrer. Nous devons pouvoir être au courant de ce qu'il fait, sans pour autant qu'il soit au courant de ce que nous, nous faisons. Il nous faut qu'on arrive à informer. Et c'est pour ça que j'aime ceux qui font sauter les verrous des informations tenues secrètes par bon nombre de gens.

    Aujourd'hui, nous avons cette démarche-là : vulgariser le message pour le rendre accessible à la rue et au peuple. Il faut que la rue et les dirigeants fusionnent. C'est dans ce cadre-là que nous nous situons. Je suis extrêmement confiant parce que le niveau de conscience qui est celui de la génération afro d'aujourd'hui est supérieur à celui qui prévalait il y a dix ans. Je le vois dans tous les voyages que je fais en Occident ou sur le continent.

    10- Si vous avez un message particulier à lancer, vous avez la parole

    Je demande à tout le monde, à mes frères africains, panafricains surtout, de tenir bon et de ne pas penser que le combat est fini. Le combat, c'est une course de relais, on ne doit avoir d'idolâtrie, d'adoration, pas de découragement non plus, parce que les uns sont à genoux ou parce que d'autres sont morts, on y passera tous.

    Mais, il faut qu'on continue jusqu'à ce qu'on arrive à destination dans le combat que nous menons. Voilà, c'est ma réflexion, c'est ce pourquoi je me bats depuis désormais quatorze ans. Et après moi, il y en aura d'autres, encore d'autres et toujours d'autres, afin que l'idéal panafricain puisse se réaliser que ce soit dans les Caraïbes, en Afrique ou dans les Amériques.

    Merci Kemi Seba pour ce franc parler qui malheureusement dérange l'oligarchie

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