Italie: des retards dans l'adoption du budget et la démission de Monti

Italie: des retards dans l'adoption du budget et la démission de Monti

ROME - L'adoption du budget au Sénat italien, avant son approbation définitive à la Chambre des députés, a été repoussée à mercredi au lieu de mardi, la gauche accusant le PDL de Silvio Berlusconi de chercher à gagner du temps pour retarder la démission du gouvernement Mario Monti et la date des élections législatives.

Le PDL de M. Berlusconi a diffusé dans la soirée de mardi un communiqué de clarification pour demander officiellement un report d'une ou deux semaines du scrutin prévu jusqu'à présent le 17 février, en arguant de difficultés d'organisation du vote pour les Italiens de l'étranger.

Dans son communiqué, le PDL propose de voter le 24 février ou le 3 mars pour éviter le chaos et des contestations.

Le Sénat aurait dû adopter mardi soir la loi de finances, sur la base d'un texte remanié afin d'inclure toute une série de mesures que le gouvernement souhaite faire graver dans le marbre avant la fin de son mandat.

Le projet de budget, examiné depuis lundi par une commission chargée d'adopter un par un les nombreux amendements au texte, n'arrivera finalement que mercredi en séance plénière du Sénat, pour un vote prévu dans la journée.

A la Chambre des députés, son examen et son adoption, prévus au départ entre jeudi soir et vendredi, vont être également retardés. Le chef de file des députés PDL, Fabrizio Cicchitto, a demandé de prendre tout le temps nécessaire pour analyser le nouveau texte.

Le Parti démocrate (gauche), considéré comme le favori en vue des législatives de février, a dénoncé une tactique dilatoire du PDL de M. Berlusconi visant à gagner même un seul jour.

Après avoir perdu il y a dix jours le soutien du PDL à sa majorité hybride, M. Monti a annoncé qu'il présenterait sa démission au président Giorgio Napolitano juste après l'adoption du budget 2013, ce qui conduira à une rapide dissolution du parlement et à la détermination d'une date pour les législatives anticipées, au milieu de spéculations de plus en plus fortes sur une candidature de M. Monti.

MM. Monti et Napolitano avaient prévu, selon les médias, de tout régler avant Noël, mais avec le retard pris dans l'adoption du budget, il est possible que l'épilogue soit reporté aux 27 et 28 décembre, les 25 et 26 étant fériés en Italie.

Selon le Corriere della Sera de mardi, M. Monti se prépare de façon imminente à annoncer sa candidature comme Premier ministre, à la tête d'un mouvement baptisé Italie pour Monti.

M. Berlusconi, 76 ans, qui avait surpris jusqu'à son propre camp en lançant sa sixième campagne électorale en 18 ans il y a une dizaine de jours, affirme qu'il s'effacera si M. Monti se lance dans la bataille.

La date la plus probable pour les législatives est celle du 17 février mais le président pourrait aussi opter pour le 24, ce qui, avec la trêve des confiseurs, laisse peu de temps au Cavaliere, dont le parti ne pèse pas plus de 15 ou 20% selon les sondages, pour mener une campagne tambour battant.


(©AFP / 18 décembre 2012 20h36)