• L’Abkhazie change la donne sur le marché russe du vin- les sanctions et faire descendre le rouble vins français plouf !

    L’Abkhazie change la donne sur le marché russe du vin

    24 juillet 2015 DENIS POUZYRIOV

    Suite à la dévaluation du rouble au premier semestre de l’année, les importations de vins depuis l’Union européenne ont brutalement chuté, les nouveaux prix étant au-dessus des moyens de nombre de Russes. Dans cette situation, le leadership dans le domaine est revenu à l’Abkhazie.
    Vins 468
    Crédit : Source libre

    Vins abkhazes vs. vins français

    Selon le Service des douanes de Russie, les importations de vins dans le pays ont dégringolé de 38,5% au premier semestre de 2015 par rapport aux six premiers mois de l’année dernière, pour constituer 68 millions de litres. Les causes principales en sont la dévaluation du rouble et la baisse des revenus réels des Russes, explique le directeur de l’agence TSIFRRA, Vadim Drobiz. En outre, les importateurs se sont arrangés pour « faire le plein » à la fin de 2014, redoutant l’inscription du vin sur la liste des sanctions.

    Les livraisons des principaux fournisseurs ont sérieusement diminué : moins 24,6% pour l’Espagne, jusqu’à 12,6 millions de litres, moins 33,8% pour l’Italie, à10,9 millions de litres et moins 51,1% pour la France, jusqu’à 10 millions de litres. Parmi les dix premiers importateurs, un seul a enregistré une hausse durant les six premiers mois de l’année : l’Abkhazie. De janvier à juin, le pays a exporté en Russie 7,7 millions de litres de vin, soit 26,3% de plus que pendant la même période de 2014.

     

    Pour la première fois de l’histoire nouvelle de la Russie, l’Abkhazie s’est classée quatrième, derrière la « grande troïka » que forment l’Espagne, l’Italie et la France. « L’Abkhazie est en fait une partie de l’économie russe, un pays où circule la monnaie russe, ce qui explique que les prix des vins abkhaz n’ont pas grimpé autant que ceux des vins européens, souligne Vadim Drobiz. Depuis la fin de l’année dernière, les prix des vins d’Europe et du Nouveau Monde ont augmenté de 25% à 40%, tandis que ceux des vins russes et abkhaz ne sont montés que de 15% ».

    Le réseau des magasins Metro C&C a indiqué ne pas ressentir pour l’instant de forte baisse de la demande de vins importés. Son représentant estime que ces statistiques douanières sont dues au fait que les distributeurs et les détaillants se servent toujours des réserves accumulées l’année dernière.

    Nouveau leader

    Pour la première fois depuis des années, le marché des importateurs de vins a changé de leader, selon les données des Services douaniers russes. Depuis 2008, le plus grand importateur était la société Luding appartenant aux structures de l’homme politique et businessman arménien Gaguik Tsaroukian. Aujourd’hui, elle a cédé la première place à la société Mistral Alko, intégrée au groupe Mistral de Beslan Agrba, président du conseil d’administration de la diaspora abkhaze de Moscou.

    D’ailleurs, le directeur général de Mistral Alko, Liviou Sytnik, a reconnu dans une interview au quotidien RBC que suite à la dévaluation du rouble, sa société avait obtenu un avantage. « Nous avons réussi à optimiser nos activités et à nous entendre avec nos fournisseurs, ce qui nous a permis d’augmenter les prix de détail de notre production de 15% à 20% en moyenne », a-t-il déclaré.

    Cependant, le prix de détail moyen des vins abkhaz en Russie constitue 400 roubles (environ 6,50 euros), a poursuivi Liviou Sytnik. « Ce qui n’est pas vraiment moins cher que les vins européens du segment économique, a-t-il constaté. A ce prix-là, il est possible de trouver des vins français. Ainsi, il serait erroné d’affirmer que notre avance est uniquement liée à des prix moins élevés ».

    Un fournisseur unique

    Toujours d’après les Services douaniers, Mistral Alko est depuis 2013 l’unique fournisseur de vins d’Abkhazie. Au premier semestre de l’année, la société en a importé 8,7 millions de litres, dont 7,7 millions d’Abkhazie, les autres provenant d’Espagne, d’Italie, de France, du Chili, de Serbie et de l’Uruguay.

    Un importateur unique sur un axe aussi grand est un cas exclusif pour le marché du vin russe. A titre de comparaison, l’on peut dire que durant les six premiers mois de l’année, les vins de Géorgie étaient importés par 33 sociétés, ceux d’Espagne étaient livrés par 78 compagnies, ceux de France étant fournis pas 73 entreprises.

    Liviou Sytnik fait remarquer que la présence d’un tel « monopole » est liée à la spécificité de la production du vin abkhaz. « L’Abkhazie, ce n’est pas la France avec ses milliers de châteaux. Lorsque nous avons signé des contrats pour des livraisons exclusives, l’Abkhazie ne comptait qu’un seul producteur de vin, avec qui nous nous sommes entendus. Aujourd’hui, il existe plusieurs autres entreprises de vin dans le pays, mais elles sont toutes petites et l’on peut dire qu’il s’agit de « vins de garage ».

    Mistral Alko indique sur son site deux sociétés abkhazes parmi ses fournisseurs : Vins et Eaux d’Abkhazie (le plus grand producteur industriel de vin dans le pays, qui siège dans la fabrique à vins de Soukhoum) et Boissons d’Abkhazie et Cie. Liviou Sytnik précise que Mistral Alko exporte en Russie environ 90% de la production fabriquée dans l’entreprise de Soukhoum.

     

    « Le vin abkhaz jouit d’une grande popularité auprès des consommateurs parce que les gens connaissent les appellations et restent fidèles aux marques, a constaté Artour Sarkissian, dirigeant du Conseil d’experts des sommeliers de Russie. Malheureusement, l’Abkhazie compte très peu de vignobles et son raisin suffit à fabriquer seulement un dixième de ce qu’elle produit ».

    Liviou Sytnik précise que la superficie des vignobles de l’entreprise atteintquelque 700 hectares, et que le raisin est acheté en partie à de petites exploitations en Abkhazie.

    Source : Rbc.ru

    La crise bouleverse la carte des vins en Russie

    9 février 2015 RBTH
    Les importateurs russes ont partiellement dû renoncer aux vins étrangers. Fin décembre 2014, les importations de vin se sont contractées de 44%. Les prix de détail ont crû de 30-50%. Seuls les vins les plus populaires parviendront à survivre à la crise. Les producteurs russes, en revanche, ont une chance d’occuper de nouveaux créneaux, estiment les experts.
    Seuls les vins les plus populaires parviendront à survivre à la crise. Crédit : Mikhail Pochuev/TASS
    Seuls les vins les plus populaires parviendront à survivre à la crise. Crédit : Mikhail Pochuev/TASS

    Début février, un des plus anciens importateurs d'alcools Rusimport (le deuxième plus grand importateur de vins français) a annoncé la faillite imminente de cinq de ses sociétés.

    Le groupe s'est retrouvé dans une situation financière difficile sur fond de hausse des cours des devises. À la mi-décembre, plusieurs importateurs dont Simple, Roust et Sinergia ont été contraints de suspendre les livraisons de leurs produits aux clients en attendant la stabilisation du marché des changes.

    De nombreux distributeurs pratiquent le paiement différé et règlent leurs fournisseurs et clients au cours du jour du paiement. Par exemple, pour les vins importés pendant l’été 2014, les entreprises doivent actuellement payer le double du prix de l'époque (en été, le cours de l'euro s'élevait à 47 roubles, en décembre-janvier il était de 80-77 roubles).

     

    Les experts interrogés par RBTH s'attendent prochainement à l'arrêt de certaines activités chez les importateurs, ainsi qu'à une baisse substantielle des achats.  

    « Je pense que le nombre d'importateurs diminuera de 30% environ. Le volume global des importations sera divisé par environ 1,5, peut-être plus », explique Vadim Drobiz, directeur du centre d'analyses du marché fédéral et régional des alcools (CIFRRA).

    Révolution dans les rayons

    Chaque société révise en profondeur son portefeuille, réduit l'offre de vins rares ainsi que les marques peu célèbres importés de petits pays. Selon les experts, il est trop tôt pour affirmer que certains pays pourraient complètement disparaître des rayons. Les petits pays viticoles ne disposant pas de produits populaires auprès des consommateurs russes, tels que la Macédoine, le Liban, la Grèce et le Portugal, se retrouveront dans le groupe à risque.

    « Tous les importateurs devront réduire leur assortiment », assure Irina Fomina, présidente du conseil d'administration de la société de négoce de vin MBG.« Les négociants garderont dans leurs portefeuilles des vins à forte rotation qui peuvent être vendus rapidement ». Entre 15 et 20%  des consommateurs russes environ achètent des vins chers. Les autres consomment des produits à bas ou moyen prix, 60% de ces vins étant russes. « Les Russes ont un faible pour les vins français, italiens et espagnols. Ils sont toujours demandés », explique Vadim Drobiz. « La deuxième catégorie comprend les pays du Nouveau Monde  - le Chili, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud ».

    Une chance pour les producteurs russes

    Selon les données de CIFRRA, environ 70 entreprises opèrent dans la production de vin en Russie. 12 d'entre elles produisent des vins chers, les autres se spécialisent dans les segments à bas ou moyen prix.

     beaujolais nouveau

     

    Les experts estiment que les producteurs russes seront gagnants dans les segments bas et moyen prix, car il n'y aura pas d'importations de produits économiques. Les producteurs de vins russes chers, principalement dans le territoire de Krasnodar et la région de Rostov, pourront s'établir dans le segment haut de gamme. En raison de la hausse des prix, les vins importés de catégorie équivalente passent désormais dans le segment sub-premium et deviennent inabordables pour la plupart des consommateurs.

    Toutefois, les producteurs russes ne partagent pas cet optimisme pour le moment. Actuellement, 40% du vin russe seulement est fabriqué à partir de raisin local, 60% est produit à partir de raisin importé, principalement d'Afrique du Sud, d’Ukraine, d’Italie, d’Espagne, etc. « Nous avons l'intention de supprimer environ un tiers de la matière première importée et de la remplacer par du raisin produit en Russie, notamment en Crimée », raconte Daria Domostroïeva, directrice des relations publiques d'Abrau Durso.

    Toutefois, cela ne permettra pas d'enrayer l'augmentation des coûts de manière significative. Selon les producteurs russes, presque tous les éléments, que ce soit une bouteille ou un bouchon, sont rattachés aux prix en devises. Par exemple, l'étiquette est principalement fabriquée avec du papier finlandais. Si le papier est russe, l'encre qui sert à réaliser l’image sur l'étiquette est italienne. Abrau Durso, par exemple, achète des bouchons en liège au Portugal, alors que le fil est fabriqué en Italie. Tous ces facteurs conduisent à une augmentation du prix du produit fini.

     


     

    « L'EGYPTOLOGIE - Cléopâtre la grecque reine d'Egypte - documentaire vidéoKHAZARS - juifs Khazars dans l’antiquité (habirou pour les égyptiens, hyksos pour les grecs) ? »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks