• L'Afghanistan refuse d'être le théâtre de guerres par procuration

    L'Afghanistan refuse d'être le théâtre de guerres par procuration

    Katmandou - Le nouveau président afghan Ashraf Ghani a prévenu mercredi qu'il ne permettrait à personne de conduire une guerre par procuration dans son pays, au moment où les tensions entre Inde et Pakistan font craindre des débordements au delà de leurs frontières.


    L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires rivales nées de la partition des Indes britanniques en 1947, ont régulièrement par le passé déplacé leur affrontement en Afghanistan.

    Le départ des troupes de combat de l'Otan de l'Afghanistan à la fin de l'année ouvre une période d'incertitude pour le pays, accrue par l'exacerbation des tensions entre New Delhi et Islamabad.

    Nous ne laisserons pas notre territoire être utilisé contre l'un de nos voisins. Nous ne permettrons à personne de conduire une guerre par procuration sur notre sol, a dit Ghani lors d'une réunion des dirigeants des pays d'Asie du sud, au Népal, en présence notamment du Premier ministre indien Narendra Modi et du Pakistanais Nawaz Sharif.

    Le prédécesseur de Ghani, Hamid Karzai, a souvent accusé Islamabad d'essayer de déstabiliser le gouvernement afghan en laissant les combattants talibans se réfugier au Pakistan.

    La semaine passée, l'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a également dit craindre une guerre par procuration entre Inde et Pakistan par l'intermédiaire de différentes ethnies présentes en Afghanistan.

    Le Pakistan avait été l'un des trois seuls pays à reconnaître le régime fondamentaliste des talibans, avant que ceux-ci ne soient chassés du pouvoir par les Occidentaux fin 2001 et n'entrent en rébellion.

    Sans mentionner le Pakistan, Ghani a souligné que le soutien d'un Etat à des éléments non étatiques pouvait avoir des conséquences dommageables.

    Il doit être clair que de telles mesures ont des effets négatifs, déstabilisant le système d'Etat, a-t-il ajouté.

    Les dirigeants des huit pays de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR) se retrouvent ce mercredi et pour deux jours à Katmandou pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir en mai du nouveau gouvernement indien. New Delhi voudrait promouvoir la coopération entre pays de la région face à la montée en puissance de la Chine.

    Les dirigeants des huit pays ont insisté sur la nécessité de renforcer la lutte contre la pauvreté et l'amélioration des infrastructures, qui freine tout commerce frontalier.

    De tels voeux risquent cependant d'être mis à mal par les tensions entre Inde et Pakistan.

    Modi a fait référence pendant son discours aux attentats meurtriers de Bombay survenus il y a exactement six ans et imputés à des activistes pakistanais et qui ont entraîné l'interruption des pourparlers de paix indo-pakistanais. Il a souhaité que tous les pays présents coopèrent dans la lutte antiterroriste.

    Modi doit avoir des entretiens bilatéraux avec chacun des dirigeants des huit pays, sauf avec le Premier ministre pakistanais qui, selon un responsable indien, n'a pas demandé un tel entretien. Sharif assure de son côté que la balle est dans le camp indien.

    (©AFP / 26 novembre 2014 10h52)

     


     

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