• L’olivier, notre culture commune

    AFPS, Union des Fermiers Palestiniens

     
     Un programme de coopération et de développement. 

    Aujourd’hui ce sont plus de 13 groupes locaux (AFPS 04, 06, 44, 68, Apt, Le Havre, Montpellier, les groupes locaux AFPS de la région Rhône-Alpes) qui parrainent des coopératives en participant à la réhabilitation des moulins, à l’achat de caissettes et de cuves en inox ou d’équipement agricole.

    Pour connaître les avancées de notre projet : L’olivier : un moyen de survie

    Lire également : Délégation du PFU en France

    Les conséquences du mur et des check-points

    Avant la deuxième Intifada, le marché de l’huile d’olive était largement ouvert vers Israël notamment en direction des populations palestiniennes d’Israël. Le prix du litre d’huile directement rémunéré aux producteurs variait de 3,5 €, cours le plus bas à 5,2 €, cours le plus haut. Il permettait aux populations rurales de réaliser en moyenne 40 % de leurs revenus annuels.

    Depuis, les forces d’occupation israéliennes interdisent les exportations vers Israël, entraînant sur les territoires palestiniens une saturation des stocks et en conséquence une chute des cours de l’ordre de 50 %.

    Les murs par l’annexion de territoires à l’intérieur de la ligne verte séparent les villages et les villes palestiniens, fragmentent la géographie en enclaves isolées et empêchent, au-delà des conséquences humaines désastreuses, les échanges commerciaux.

    De leur côté, les check-points, ainsi que les couloirs routiers exclusivement réservés aux colonies israéliennes ralentissent, voire immobilisent la circulation des denrées jusqu’à rendre presque impossible leur mise en marché. Il s’ensuit l’installation d’une situation de pauvreté, voire de misère, de plus en plus grande.

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    À Bil’in, les oliviers coupés pour l’extension des colonies et l’implantation du mur.

    La montée de la misère « La pauvreté augmente avec les limites imposées à notre liberté par l’occupant. Israël a la mainmise sur nos marchés, sur l’eau. Le mur finit de détruire la colonne vertébrale de notre économie. Avant l’occupation israélienne, nous étions un peuple d’agriculteurs.

    La colonisation nous a rendus dépendants en nous forçant à vendre notre force de travail en Israël. Aujourd’hui, le mur nous empêche d’y travailler. 60 % de notre population se retrouve sans revenus. Nous sommes redevenus des agriculteurs, sans moyens, sans terre, sans marché. I sraël a fait de nous un peuple de nécessiteux pour que nous n’ayons plus d’autre choix que de partir. C’est ce que j’appelle le “transfert” de son plein gré. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus circuler. Si nous pouvions nous déplacer, nous pourrions travailler. C’est la première condition pour la paix. » Taisir Arashi, maire de Qaffin

    De nombreux archéologues ou historiens attestent de leur côté que la présence de l’olivier dans cette région, mais aussi en Galilée et sur la rive gauche du Jourdain pourrait avoir plus de 6 000 ans.

    Il s’étend sur sur les collines de Cisjordanie, principalement dans les régions de Tulkarem, Naplouse et Jénine. Domine dans les vergers la variété Nabali que de nombreuses personnes localement appellent Romani lorsqu’elles font référence aux arbres de grande taille qui sont aussi les plus anciens.



     

     

     

     

     

     


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    42 %du peuple palestinien vit dans le monde rural, d’où l’importance de créer des sources d’emploi. L’huile d’olive est un des principaux produits agricoles d’exportation. Elle constitue à elle seule, 17 % du PIB agricole et représente une très importante source de revenus pour 70 560 familles (25 % de la population). En 2002, l’aire totale de la production représentait plus de 88 200 hectares d’oliveraies, soit 46 % de la surface agricole et 80 % de la surface totale des plantations d’arbres fruitiers. La production d’huile d’olive les meilleures années atteint 20 000 tonnes, soit 4 fois la production française, mais à peine 0,8 % de la production mondiale et bien souvent moins. La moyenne annuelle de consommation d’huile d’olive, en Cisjordanie et à Gaza, est d’environ 8 à 9 000 tonnes. L’olivier reste un atout incontournable pour une stratégie de développement et de souveraineté alimentaire.

    Une action de solidarité engagée depuis 2003

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    Un groupe de fermiers
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    L’huile est stockée dans des bidons en plastique
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    Les bidons sont remplacés par des cuves en inox

    En cherchant comment aider concrètement les Palestiniens à résister au mur en restant sur leurs terres, l’olivier nous est apparu comme un symbole commun à nos cultures méditerranéennes. Il était urgent d’améliorer le revenu des oléiculteurs en soutenant l’organisation d’un marché pour l’huile d’olive qui ne pouvait être de toute évidence qu’orienté vers l’exportation. Pour aboutir à des huiles de qualité conformes aux réglementations internationales, le “pas à franchir” était facilement réalisable dans la mesure où il reposait beaucoup plus sur des ajustements techniques que sur de nouveaux équipements toujours onéreux. Répondant à l’appel de l’Union des Fermiers Palestiniens (PFU), l’AFPS des Alpes de Haute-Provence a soutenu la mise en oeuvre, en 2004, avec le soutien du Consulat général de France à Jérusalem, d’une « action pilote » organisée autour de plusieurs moulins : Saïda, Biddya, Qabalan et Qireh.

    Les principales orientations de l’action pilote :
    -  le remplacement des sacs en plastique employés généralement pour les récoltes par des caissettes ajourées ;
    -  la propreté et la modernisation des moulins ;
    -  l’introduction de cuves en inox afin d’éliminer progressivement l’emploi des bidons en plastique impropres à la conservation des huiles d’olive ;
    -  la formation des fermiers et des responsables des moulins à l’amélioration de la qualité des huiles d’olive conformément aux réglementations internationales.

    Une révolution oléicole

    Plusieurs mouliniers et oléiculteurs ont volontiers comparé la mise en oeuvre de cette action en Palestine, à une révolution oléicole.

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    Les sites des coopératives oléicoles en Cisjordanie

    Elle s’est traduite par :
    -  la réalisation effective d’une huile d’olive de grande qualité (environ 180 tonnes produites en 2004, rémunérées aux producteurs à plus de 3 € par litre (soit une progression de l’ordre de 30 % par rapport aux cours actuels). On notera une typicité remarquable qui fait des huiles d’olive palestiniennes des produits d’excellence assez uniques dans tout le bassin méditerranéen. Elles devraient ainsi conquérir une bonne valeur marchande ce qui constitue également un enjeu important de cette action ;
    -  l’établissement de liens avec des sociétés du commerce équitable en France, dont « Andines », ainsi qu’en Angleterre, en Belgique et au Québec ;
    -  l’organisation effective des fermiers. L’Union des Fermiers Palestiniens (PFU) intervient désormais auprès de 17 coopératives partenaires. Sa priorité est de permettre leur autonomie et ainsi de valider un modèle de développement qui pourra être vulgarisé. Elle est fortement impliquée dans des actions de consolidation du secteur oléicole (création d’un jury de dégustation, formation de techniciens, équipement et rénovation des moulins, observatoire de la mouche de l’olive, études du verger...).
    -  la mise en oeuvre d’une charte de qualité destinée à fédérer l’ensemble des oléiculteurs palestiniens autour d’une notion de filière et progressivement autour d’un signe de qualité permettant à la fois de les protéger contre des fraudes et d’assurer la promotion de leurs produits.

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    Les caissettes ajourées pour stocker les olives
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    Formation de Jean-marie Baldassari, expert oléicole

    L’action de l’AFPS

    En 2005, l’investissement considérable de l’AFPS du Haut-Rhin, la participation de l’AFPS du Havre et de Chambéry, s’ajoutant à celle de l’AFPS de Haute- Provence ont largement contribué à la consolidation de ces actions, soutenues depuis, par plus dix groupes locaux de l’AFPS. 

      Le Conseil national de l’AFPS a mandaté le groupe de travail national « huile d’olive » pour coordonner au niveau national ce programme de coopération qui poursuit divers objectifs :
    -  favoriser la souveraineté alimentaire et économique des paysans palestiniens en soutenant une logique de développement local ;
    -  populariser en France les activités de résistance des Palestiniens qui s’organisent pour rester et vivre sur leurs terres ;
    -  organiser des missions civiles de cueillette des olives dans les zones occupées par des colonies, l’armée ou le mur, pour aider les oléiculteurs pendant la récolte ;
    -  impliquer, en France, les lieux de pouvoirs décentralisés (collectivités territoriales, conseils généraux et régions) ainsi que des syndicats et des organisations professionnelles agricoles dans un réseau de solidarité concrète avec le peuple palestinien, en particulier sa population rurale ;
    -  aider à la mobilisation d’un réseau, en France et en Europe, pour la mise en marché de l’huile d’olive palestinienne dans le cadre du commerce équitable afin de favoriser une juste rémunération des producteurs palestiniens.

    Andines scop La coopérative Andines pratique depuis 1987 un commerce équitable dont le but premier est la solidarité. Cela passe par une juste rémunération de tous les travailleurs d’une filière commerciale, de la production au client final. Andines se différencie donc d’un commerce équitable, le seul médiatisé, qui ne tient compte que des producteurs « du Sud » sans remettre en question la mondialisation néolibérale qui est pourtant la principale cause des inégalités, de la précarité, et de tous les conflits.

    Cette démarche passe surtout par le soutien au développement local, à la souveraineté alimentaire et à l’autonomie économique des populations. C’est dans ce sens que travaille Andines avec des producteurs de vingt pays, dont la France. Plusieurs voyages en Palestine, mais aussi la venue en France de responsables palestiniens du PFU et d’Al Reef ont permis de monter trois filières (huile d’olive, savons, artisanat). Cette coopération économique est très importante pour les producteurs palestiniens, mais aussi pour leurs clients qui recherchent des produits de qualité et solidaires. En 2004 et 2005 Andines a importé 30 000 bouteilles d’huile d’olive. Il est important pour les producteurs palestiniens que l’on développe sensiblement cette coopération économique, n’hésitez pas à passer commande ! ANDINES SCOP, 6, rue Arnold-Géraux, 93450 L’Île-Saint-Denis Tél : 01 48 20 48 60 • Courriel : andines@nnx.com • Site : http://www.andines.com

    Soutenir la diffusion de l’huile d’olive palestinienne en France

    S’il est nécessaire de soutenir le programme de développement de la production d’une huile d’olive palestinienne de qualité, il est tout aussi indispensable de contribuer à sa diffusion. Dans le cadre des accords passés avec l’Autorité palestinienne, l’Union européenne a accordé un quota de 2 500 tonnes d’huile d’olive, en provenance de la Palestine, exonéré des droits de douane. L’objectif est d’accompagner ce quota en permettant la mise sur le marché d’une huile d’olive de très grande qualité. Les récoltes attendues en 2006 devraient être importantes et les 17 sites soutenus par le PFU se préparent à ne réaliser que des huiles d’olive de grande qualité qui pourraient être de l’ordre de 2 500 à 3 000 tonnes. D’où un travail de communication à engager au plus tôt auprès des opérateurs commerciaux pour les persuader de se porter acquéreurs d’huiles d’olive palestiniennes.

    Les partenaires associés :
    -  l’AFPS ;
    -  la Scop Andines, auprès de laquelle de nombreux groupes locaux s’approvisionnent aujourd’hui ;
    -  la compagnie palestinienne « Al Reef », exportatrice de produits agricoles palestiniens ;
    -  le PFU, syndicat paysan maître d’oeuvre du programme oléicole.

    La convention de commerce équitable doit permettre :
    -  de mettre en place en France un réseau de diffusion de l’huile d’olive palestinienne en garantissant la qualité et la provenance des produits ;
    -  d’assurer la régularité de l’approvisionnement de cette filière.

    L’objet

    En collaboration avec plusieurs groupes AFPS et autres clients solidaires, la coopérative Andines importe depuis 2004 l’huile d’olive de Palestine, produite par les coopératives impliquées dans le programme de l’Union des Fermiers Palestiniens. Cette action est réalisée en toute transparence et sans but lucratif. Mais pour cela, il lui faut prépayer chaque commande (1 container = 12 000 bouteilles = 72 000 €). Faute de commandes et de fonds suffisants, nous avons été plusieurs fois en rupture de produit. Afin d’éviter cette situation, les 4 partenaires, AFPS, Andines, PFU (producteurs) et Al Reef (export) ont élaboré et signé une Convention de coopération, dans le but de créer rapidement un stock de régulation des approvisionnements en huile issue du réseau qualité.

    Les moyens

    La scop Andines et l’AFPS souhaitent rassembler rapidement les fonds nécessaires pour constituer ce stock permanent d’huile d’olive de Palestine en ouvrant une souscription. Les personnes et groupes solidaires de notre action apportent des fonds selon leurs possibilités sous forme de dons (bénéficiant des réductions fiscales relatives aux dons aux associations) ou de prêts contractualisés (somme et délai de remboursement) à un compte qui sera exclusivement dédié à la constitution de ce stock géré par Andines. Cet outil est absolument indispensable si nous voulons apporter un soutien suivi et efficace aux producteurs. Nous comptons sur votre coopération.

    Pour cela il vous suffit de remplir le bon de souscription téléchargeable ci-dessous que nous vous retournerons.

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    L’Olivier
    Bon de souscription

    Des Outils

    Un film : Des olives et des murs, 58’, réalisé par Monique Etienne et Kristian Delacroix. Contact : 04 92 34 74 84 - mounekris@aol.com Des sites : http://www.afps04.site.voilà.fr , http://www.afpsalsace.eu

    Les partenaires

    En Palestine :
    -  PFU (Palestinians Farmers Union), Coopérative Zaytuna, COP (Conseil oléicole palestinien), PALTRADE, UAWC, PFIA (Palestinian Food Industries Association), PSI (Palestine Standarts Institution), Ministère palestinien de l’agriculture, Consulat général de France et délégation de la Commission européenne à Jérusalem.

    En France :
    -  l’AFPS et les groupes locaux ;
    -  l’État français par l’intermédiaire du Consulat de France à Jérusalem ;
    -  des collectivités territoriales : Les régions Provence- Alpes-Côte-d’Azur et Alsace, le département des Alpesde- Haute-Provence et plusieurs communes de ce département, le département du Haut-Rhin et plusieurs communes de ce département ;
    -  la Chambre d’agriculture du département des Alpesde- Haute-Provence ;
    -  la Confédération paysanne des Alpes-de-Haute- Provence et de la région Alsace ;
    -  l’association Foire biologique de Rouffach (68) ;
    -  le collectif Palestine 04, « L’urgence de la paix et du droit » : AFPS, ACAT, ADECR, CCFD, CFDT, CGT, Collectif de la décennie pour la promotion d’une culture de non-violence et de paix, EduFip, Femmes Solidaires, Forum Civique Européen, France-Cuba, FSU, INDECOSA, LDH, MAN, PCF, Radio Zinzine, SudÉducation, Terre des Hommes France, les Verts...
    -  d’autres associations et syndicats de salariés...

    Sources : PFU et Jean-Marie BALDASSARI, expert oléicole, missionné en Palestine. Photos : J.-M. Baldassari, M. Étienne, Yannick Philipponneau, Christianne Peterschmit • Calligraphie : Ahmad Dari. Maquette : Patrice Bouveret • Impression des Monts du Lyonnais • Supplément à PLP n° 49 - mars 2006 - CPPAP 0609 G 83231
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