Le représentant syrien à l'ONU s'est montré très offensif et sûr de son dossier
Au lendemain de l’attentat dévastateur qui a tué 56 Damascènes (plus sans doute une quinzaine d’autres non identifiés) et en a blessé 372, l’opposition syrienne continue de s’enfoncer dans la plus absurde des propagandes, accusant le régime d’avoir perpétré ou « mis en scène » le massacre, mais appelant, via Facebook, le peuple syrien à manifester ce vendredi « contre le régime assassin » :
- on pense une nouvelle fois à la « novlangue » de George Orwell, pour qui la paix c’est la guerre et blanc c’est noir. Et les assassins sont donc les victimes !
Défaite médiatique de l’opposition
Le CNS va très loin dans le délire, puisqu’il affirme par voie de presse que les hommes du pouvoir ont placé à dessein sur les lieux de l’attentat les cadavres d’opposants préalablement tués par leurs soins !
Reste que même si ces inepties sont relayées par la presse française, la tonalité générale des commentaires et analyses – avec des exceptions abjectes comme Bernard Guetta sur France Inter – sur les attentats est plutôt neutre et, à la limite, reflète le point de vue gouvernemental.
Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté dans l’urgence, et sur proposition de la Russie, une déclaration condamnant « dans les termes les plus fermes » ce qui s’est passé à Damas et demandant « à toutes les parties » de renoncer « à toute forme de violence armée« .
Le président actuel du Conseil de sécurité, Agchine Mekhtiev (Azerbaïdjan) a lu la déclaration suivante :
«Les membres du Conseil de sécurité ont confirmé que le terrorisme présente un danger sérieux pour la paix et la sécurité internationale et que tous les actes de terrorisme étaient criminels et injustifiables quels que soient leurs mobiles, auteurs et où qu’ils soient commis ».
Le carnage de Damas ne doit d’ailleurs pas faire oublier la violence « ordinaire » :
- selon l’OSDH, 14 personnes sont encore mortes jeudi, dont cinq « civils » à Homs, cinq « agents de renseignement » à Alep (victimes d’une explosion) et un enfant (victime d’un bombardement de l’armée) à Idleb.
Sana, de son côté, rend compte d’un attentat à la bombe contre un véhicule militaire entre Soueida et Deraa, qui a tué, ce jeudi 10 mai, sept militaires, un commandant et six hommes de troupe.
Et puis 175 opposants repentis supplémentaires ont remis leurs armes aux autorités, dans les gouvernorats de Homs et de Hama.
26 terroristes étrangers tués ou capturés en Syrie
Restons dans le registre du terrorisme anti-syrien. Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’Onu Bachar al-Jaafari a adressé à son homologue américaine Susan Rice ainsi qu’au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon une liste de 26 terroristes étrangers envoyés, selon Damas, en Syrie pour commettre des attentats, lit-on dans un communiqué publié sur le site de l’organisation internationale.
« Les noms de 26 terroristes ont été transmis au secrétaire général des Nations unies, à la représentante permanente des États-Unis auprès de l’Onu (qui préside actuellement le Conseil de sécurité), ainsi qu’à d’autres instances.
En outre, (la lettre contient, ndlr) plusieurs documents reflétant la nature de l’activité des terroristes », indique le communiqué.
Selon M. al-Jaafari, des Français, des Belges et des Britanniques figurent sur la liste.
D’après l’AFP, 12 des 26 personnes citées par l’ambassadeur syrien ont déjà été éliminées par les forces de sécurité syriennes : sur ces 12 activistes abattus, on compte un Belge, un Français, un Britannique, très vraisemblablement issus des communautés musulmanes locales.
Plus tôt et suite au double-attentat meurtrier de jeudi, Bachar al-Jaafari avait exhorté le Conseil de sécurité de l’Onu à agir contre les pays, les organisations et les médias qui encouragent le terrorisme, et souligné que la Syrie avait mis plusieurs fois en garde la communauté internationale contre la présence effective de groupes terroristes et qu’elle disposait de nombreux documents audiovisuels relatifs à la présence sur le terrain de groupes se réclamant d’al-Qaïda.
Comme il n’est pire sourd qu’un diplomate occidental qui ne veut pas entendre, il est douteux que les représentants français, britannique ou américains demandent à visionner ces preuves, mais le représentant syrien s’adressait évidemment, par dessus leurs têtes, à l’ensemble de la communauté internationale.
Enfin, ce 11 mai, dans le cadre de sa visite à Pékin, le ministre russe par intérim des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réitéré sa condamnation de toute intervention armée étrangère dans le conflit intérieur syrien ainsi que, plus généralement, les sanctions unilatérales qui sont susceptibles de plonger le pays dans le chaos, comme cela a été le cas en Libye :
« La politique visant à intervenir militairement de l’extérieur dans les conflits internes et à imposer des sanctions unilatérales, ne pourra que miner la stabilité et renforcer le chaos dans la région, comme nous pouvons l’observer en Libye », a indiqué le diplomate lors d’une réunion des chefs de diplomatie des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) tenue à Pékin.
Selon lui, dans ces conditions, « il est plus que jamais nécessaire de renforcer le rôle essentiel de l’Onu et de défendre la suprématie du droit dans les affaires internationales ».
Et pour que les chose soient bien claires, Sergeï Lavrov a eu cette petite phrase : « On ne peut pas se permettre une réédition du scénario libyen en Syrie ».
On ne peut pas se permettre est à traduire (du russe diplomatique) par : « On ne permettra pas » !
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