• Côte Ivoire-la coopé-loniale RFI censure les auditeurs "pro-Gbagbo" dans l'émission de Juan Gomez

    La coopé-loniale RFI censure les auditeurs "pro-Gbagbo" dans l'émission de Juan Gomez

    Vendredi 15 février 2013 5 15 /02 /Fév /2013 21:15

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    RFI en plein déménagement (13/02/13)

    Juan Gomez est un animateur radio dont on vante d'abord la qualité d'écoute. Chaque jour sur RFI dans Appels sur l'actualité, pour une audience potentielle de 40 millions d'auditeurs (à 82% africains, précise Slate), après le tri soigneusement sélectif de son expérimentée assistante "madame Camille", il écoute ce que ceux-ci ont à dire sur le sujet du jour.

    L'émission, explique Notre voie, qui s'émeut depuis Abidjan d'un manifeste cas de censure, "se déroule en deux parties et est diffusée en direct, du lundi au vendredi, de 8h 10 à 8h 30 puis, de 8h 40 à 9h. (...) La première partie est consacrée à des thèmes divers, et la deuxième partie est réservée à un sujet précis sur lequel tous les auditeurs de la radio dite « mondiale » sont invités à émettre leurs opinions respectives.

    L’émission diffusée dans la matinée est intégralement rediffusée en soirée, de 19h10 à 19h30 pour la première partie, puis de 19h40 à 20 h pour le second volet.

    Ainsi, la deuxième partie de l’émission « appels sur l’actualité » du jeudi 7 février 2013 a été consacrée au sujet de l’amnistie générale des présumés auteurs des actes criminels relatifs à la crise post-electorale en Côte d’Ivoire de 2010 et 2011." 

    Il se fait que ce jour-là, à une exception près, les appels d'auditeurs disent unanimement que "la Côte d’Ivoire ne connaitra jamais de paix ni de réconciliation si une amnistie générale n’était pas votée par le pouvoir de monsieur Ouattara." ;

    que "c’est la loi d’amnistie votée sous Laurent Gbagbo qui permet aujourd’hui aux assassins de ministre d’état Emile Boga Doudou, aux égorgeurs des 99 gendarmes de Bouaké et à monsieur Soro Guillaume, de circuler librement à Abidjan." ;

    que "seule l’amnistie générale permettra de mettre fin à la justice des vainqueurs qui a cours actuellement en Côte d’Ivoire."  

    Armé des 3 000 morts décrétés par Ouattara (contestés par l'ensemble des observateurs, qui redoutent bien plus), l'animateur demande à un de ces auditeurs si, en cas d'amnistie, il allait falloir "oublier" (ça faisait longtemps) ces 3 000 victimes.

    Pas démonté par la question, l'auditeur lui a demandé en retour "s’il avait connaissance du chiffre des personnes tuées par les rebelles du Mpci , Mpigo et Mjp depuis 2002 qui ont bénéficié de la loi d’amnistie de Laurent Gbagbo." 

    Conscience professionnelle et respect des équilibres obligent, Juan Gomez se penche sur la page facebook de l'émission, espérant bien y dénicher quelque ouattariste s'exprimant assez intelligiblement pour être objecté.

    Las, ainsi que nous-même avons pu le remarquer quasi systématiquement sur la Toile, le Ouattariste se manifeste d'abord par son...absence. Ou sa nullité argumentaire généralement résumable à : xénophobie, racisme, injures (mais quand on leur répond, ils fuient, car, même à ça, ils ne sont pas bons), calomnies, diffamations, accusations diverses.

    Chez les Ivoiriens, la nouvelle s'est répandue. Au point de rendre cruciale la rediffusion du même jour à 19h40 - ainsi que l'indique la grille des programmes consultable sur le site de la radio, note malicieusement Notre voie.

    Sauf que, sans motif annoncé, la direction des programmes d'RFI a choisi de supprimer la rediffusion d'Appels sur l'actualité. À la place, un entretien avec un intellectuel sur la situation en RDC.

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    Zéphirin Kouadio & Arès

    Le lendemain, vendredi 8 février 2013, "l’animateur vedette Juan Gomez est remplacé sans aucune explication par son second, Zéphirin Kouadio", qui, dans le second volet de l’émission, donnera la parole à deux auditeurs manifestement chargés de corriger la désastreuse impression de la veille.

    En vingt-quatre heures au moins avait-on pu faire apprendre par coeur aux deux choristes les éléments de langage déversés dans les médias gouvernementaux par le Premier ministre de Ouattara, Kablan Duncan :

    "ceux qui doivent être jugés ne doivent pas être appelé des pro-Gbagbo mais, des ivoiriens qui ont commis des crimes et qui doivent répondre devant les juridictions ivoiriennes".

    "À la fin de l’émission du 8 février 2013, qui a été rediffusée cette fois-ci le soir, conformément à la grille des programmes, l’animateur du jour visiblement satisfait de sa performance, a annoncé sur un ton jovial, le retour de l’animateur, titulaire du poste Juan Gomez, dès le lundi 11 février 2013.", conclut Notre voie.

     


     

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