DEBKAFILES - Discussions Poutine-Netanyahou centrées sur les prises de pouvoir islamistes : Le Caire, puis Damas.

Discussions Poutine-Netanyahou centrées sur les prises de pouvoir islamistes : Le Caire, puis Damas.

Sur ce sujet, au moins, les dirigeants russe et israélien trouveront un terrain commun d’entente : tous deux sont préoccupés, pour le dire par un euphémisme, par la chaîne des gouvernements tenus par les Frères Musulmans, qui s’enroule autour des rivages du Moyen-Orient – la Libye, l’an dernier l’Egypte hier ; et la Syrie, demain.

De leur point de vue, ce processus constitue une menace pour la stabilité régionale qui rivalise même avec celle de l’Iran doté de l’arme nucléaire.

Poutine retient que le parrainage du Président Barack Obama à l’égard du pouvoir des Frères Musulmans constitue une menace stratégique contre la sécurité nationale russe parce que cela pourrait être l’allumette qui mette le feu aux poudres, pour l’Islam radical dans le Caucase et parmi les populations musulmanes russes des vallées de la Volga.

Tout comme pour Netanyahou, ses félicitations apparemment calmes à l’intention du nouveau Président égyptien démocratiquement élu masque une vive inquiétude. Après qu’un domino soit tombé au Caire, il redoute qu’un autre puisse tomber à Damas, laissant apparente la vulnérabilité de la Jordanie, qui pourrait avoir pour conséquence que le roi soit expulsé par les puissants Frères Musulmans du Royaume.

Israël se trouverait alors en état de siege, sous la pression de trois voisins contrôlés par les Frères Musulmans – « modérés » selon la vision sucre et miel d’Obama, « extrémistes et expansionnistes » de façon alarmante, selon le point de vue de Poutine et Obama.

A l’opposé du Premier ministre israélien, le Président russe n’y va pas par quatre chemins, au sujet de sa totale désapprobation des politiques ouvertement pro-Islamistes du Président américain.

Ses termes vifs de soutien à Bachar al Assad en Syrie, lors du G20 au Mexique, dimanche 18 juin, étaient destinés à tordre le bras aux projets américains, qui continuent à installer des régimes musulmans dans les pays arabes.

Il n’est pas surprenant que leur conversation en marge du sommet ait été décrite comme “bon enfant” –un euphémisme voulant en réalité dire « difficile » - et qu’elle doit avoir érigé un signe d’arrêt aux tentatives de « réchauffement » des relations annoncé par Washington l’an dernier.

The Israeli Prime Minister keeps on smiling to Obama while grinding his teeth over the security avalanche set in motion at Israel’s front and back doors and wracking his brains for a plan of cooperation with Moscow to arrest the slide.

Le Premier ministre israélien reste souriant à l’adresse d’Obama, tout en grinçant des dents face à l’avalanche de problèmes sécuritaires qui se mettent en action sur les différents fronts et les arrières d’Israël, et il se creuse les méninges, pour mettre sur pied un plan de coopération avec Moscou, afin de freiner la chute.

Israël a déjà un avant-goût des troubles à venir depuis le Caire. Ce « Printemps arabe » pave tout le chemin qui a permis au régime islamiste libyen de prendre pied, ce mois-ci, en faisant retentir une sinistre détonation à travers la frontière du Sinaï égyptien jusque dans le sud d’Israël.

Au cours de l’année dernière, depuis qu’un nouveau régime a pris le pouvoir à Tripoli, la Péninsule stratégique s’est transformée en un Paradis des trafics clandestins pour la distribution et la contrebande d’armes et l’infiltration de terroristes islamistes, y compris des adhérents au mouvement des Frères Musulmans, dans la Bande  de Gaza contrôlée par le Hamas et depuis d’autres pays de la région.

Pour Poutine, le calcul est simple :

si les Islamistes libyens sont capable de traverser 1360 kms pour rejoindre les frontières d’Israël sans que personne ne les arrête, pourquoi pas 2558 kms jusqu’au Caucase russe ?

Ironie du sort, la victime du premier attentat-suicide des terroristes libyens s’infiltrant en Israël à partir du Sinaï était un musulman israélien d’Haïfa, Saïd Fashasha, qui est mort dans l’explosion d’une bombe en embuscade sur la route 10 vers Eilat, dimanche 18 juin. Le même jour, s’est également tenue la conversation « bon enfant » entre Obama et Poutine, à Los Cabos.

Aujourd’hui tout comme alors, le Président Obama continue de pousser le dirigeant russe à accepter le compromis consistant à proposer que le Vice-Président Farouk al-Shara, un musulman sunite, remplace Bachar al Assad, en compagnie du beau-frère d’Assad, le chef-adjoint de l’Etat-Major, le Général Shawqat Asif, qui occuperait le poste à ses côtés.

Avec ces objets de marchandage en place, Washington pense qu’on pourrait persuader Assad de partir en exil à Moscou.

• Ce que Poutine a entendu, c’est à quel point Obama est désireux de voir s’installer un Musulman Sunnite au pouvoir à Damas, jusqu’à vouloir, finalement, laisser le clan Assad rester en place, et même le Général Asif, l’un des principaux instigateurs en chef de la sauvagerie sanglante du régime.

Aussi, aussi bien Poutine que Netanyahou, lorsqu’ils s’entretiennent à Jérusalem, lundi, savent qu’ils font naître l’embryon d’une stratégie pour faire barrage à la vague islamiste qui se déverse à travers la région et, potentiellement, beaucoup plus loin – plus même que de trouver une solution diplomatique pour mettre un terme aux projets nucléaires de l’Iran.

http://www.debka.com/article/22124/Putin-Netanyahu-talks-to-focus-on-rising-Islamist-power-Cairo-then-Damascus

DEBKAfile Analyse exclusive 25, juin 2012, 10:23 AM (GMT+02:00)