• Egypte : Le retour à la case départ ! par Pierre Dortiguier juillet 2013

    Egypte : Le retour à la case départ ! par Pierre Dortiguier

     

    jeudi, 04 juillet 2013 16:32

      Egypte : Le retour à la case départ ! par Pierre Dortiguier

     

    IRIB-La fin de Morsi est plutôt un effacement qu’un effet de coup de force,

    à moins de voir autrement une bulle de savon éclatant au soleil ! La personnalité de l’ingénieur El Baradaï  s’impose-t-elle, que chacun lui trouve les pires défauts, dont celui d’avoir soutenu le blocus de l’Irak, mais alors où est la logique dans cette comédie sanglante qui a fait que le monde arabe s’est successivement engagé dans une coalition antiiranienne,  guerre de huit ans, puis s’est retourné contre celui qu’il défendait pour sauver un Koweit peuplé de Palestiniens non reconnus citoyens de cette patrie du pétrole créée par l’Angleterre au début du premier conflit mondial, et enfin s’est effondré en prenant comme planche de salut, dans son naufrage, la même  hostilité iranophobe qui animait Saddam Hussein.

    Il ne s’agit pas d’idéaliser l’époque nassérienne qui démontra qu’autant le peuple arabe sentait ses affinités  à travers les nations afro-asiatiques, autant ses dirigeants étaient dévorés par cette sottise qui convertit l’ambition contrariée en instinct de division et manie  de complot !

        Dans tous ces moments historiques passés, l’Egypte à travers ses victoires politiques et ses défaites militaires a été  un phare du monde arabe et une autorité en matière religieuse, un pays de poids dans le continent africain ! Ce qu’elle n’est plus, après le découpage du Soudan et l’installation renforcée, immédiatement amorcée depuis sa fondation, par l’entité sioniste.

    Il est donc temps que se vérifie un axiome politique qui était l’étiquette de notre ancien et allègre président de la République, Valery Giscard d’Estaing, qu’un pays veut être gouverné au centre : il songeait à la France, mais le mot vaut pour l’Egypte. En recevant après 1966 et son départ du commandement unifié de l’OTAN, l’ambassadeur d’Egypte, De Gaulle comparait -selon ses mots-  la « révolution égyptienne » à celle qu’il avait accomplie ; et cette réflexion devrait modérer la précipitation de ceux qui appellent à continuer ici et là la révolution de la place publique, au temps récent de la saison printanière arabe !

    Cette révolution a eu lieu, quand l’Egypte a retrouvé son indépendance avec les « officiers libres », de même qu’elle a eu lieu en Tunisie, en Algérie, en Lybie etc. avec la naissance nationale que constituent les indépendances. Continuer ou faire reculer celle-ci est la seule question à trancher !

    La chute des militaires  Moubarak et  Ben Ali, serait bien un épisode de la vie politique, mais elle n’a point bouleversé la base sociale et économique des pays, elle a aggravé par certains côtés la situation des plus pauvres et secoué les classes moyennes, mais surtout elle a abaissé le niveau de l’indépendance :

    une occupation de ces pays est  sensible, que le peuple attribue aux financiers internationaux : on pense au Qatar, mais pour l’Egypte et la Tunisie, il faut songer  à l’augmentation des crédits que l’incapacité des dirigeants va solliciter auprès du FMI.

     A qui donc profite cette prétendue révolution ? Et surtout qui retirerait des fruits de la perpétuation de cette situation révolutionnaire qui ne sera qu’une contre-révolution réussie, puisqu’elle aura, sous des prétextes divers, diminué l’apport de la première révolution nationale ?

      La comparaison de la Tunisie  avec l’Egypte est  éclairante, semble-t-il pour bien  comprendre l’abus des termes de révolution :

    dans ce cas, il faut chercher à qui profite-elle ? Si le chef de l’armée et l’ingénieur  ancien président de l’AIEA peuvent au moins  ranimer une conscience égyptienne et donner une liberté au travail, ce sera un bienfait qui effacera les fautes commises, la plus grave étant l’absence d’énergie devant les soins réclamés par des pays qui perdent leur sang et leur esprit vital !

    « Mieux vaut une injustice qu’un désordre », car dans le second cas, la première se multipliera ou sera incurable ; c’est ce que pensait Goethe au spectacle de l’occupation française de l’Allemagne, et cet axiome connu  a une utilité ou valeur universelle ? Dans les domaines publics et privés.

    L’unanimité est par ailleurs un critère de bonne politique, même en cas d’erreur, car l’énergie populaire est intacte et la volonté passe au-dessus des fautes et des illusions de l’entendement : on le voit partout, et la désaffection est, à cet égard, pire que l’opposition politique.

    Au point que la ruse des régimes faibles est de susciter de fausses oppositions, pour dévier l’attention publique du manque d’efficacité de sa politique ! Tout se passe dans la rue, et rien ne sort des bureaux d’administration ou des conseils d’entreprise : une fraction du peuple, la plus dorée crie, et le pays se paralyse.

    En Egypte, le contraire s’est produit, et en réalité ce n’est pas le succès d’une révolution, mais la reprise ou la réchauffe de celle de la naissance égyptienne, au départ de l’Angleterre. Dieu est un, est la parole sacrée, le pays est un est sa conséquence en matière de sagesse et de prudence politique.

    Si l’on veut savoir le secret de la victoire syrienne sur l’armée des mercenaires, c’est dans cette unité qu’il la faut trouver, non chez ceux qui vivent sur la planète des bloggeurs, dans Coucou les Nuées, pour reprendre une satire du grec Aristophane contre les agités et les intrigants de la cité grecque !

    Le retour à la case départ est  celui aux principes. Souhaitons le pour le peuple-guide reconnu traditionnellement du monde arabe !

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