• Egypte- les manifestations se poursuivent pour le 3ème jour (Photos)

    Pour le troisième jour consécutif, les manifestations se poursuivent en Egypte, avec des slogans hostiles au Conseil suprême des forces armées (CSFA), lequel dirige le pays transitoirement depuis la chute de Moubarak et soupçonné de vouloir rester au pouvoir.

       
     

    Jeudi, 36 partis égyptiens ont baptisé ces manifestations " potéger la démocratie et céder le pouvoir". Ils ont exigé le tranfert total des pouvoirs en mai 2012, sans aucune tutelle de personne, et demandé au CSFA de superviser le processus électorale tout en le mettant en garde contre tout report des élections.

     Ce dimanche matin encore, plusieurs centaines d'Egyptiens, selon l'AFP, occupaient la place Tahrir au Caire, tandis que des heurts sporadiques opposaient la police à des manifestants aux abords du ministère de l'Intérieur situé à proximité de l'emblématique place, a constaté une journaliste de l'AFP.
     

    La police anti-émeutes tirait régulièrement des gaz lacrymogènes tandis que des dizaines de protestataires dressaient des barricades aux abords du bâtiment ministériel.

     Dans des hôpitaux improvisés dans les mosquées aux abords de la place Tahrir, quelques manifestants étaient soignés pour des intoxications au gaz lacrymogènes et d'autres après avoir été touchés par des balles en caoutchouc ou des plombs de chasse, a constaté la journaliste.
      
     

    Sur la place, des groupes de manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir militaire, réclamant la chute du maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis le départ du président Hosni Moubarak, chassé par une révolte populaire en février.

     "Le Conseil des forces armées poursuit la politique de Moubarak, rien n'a changé après la révolution", a déclaré à l'AFP Khaled, 29 ans, alors qu'il installait une tente au centre de la place Tahrir.
       De nombreuses personnes brandissaient des grenades lacrymogènes et des balles de fusils de chasse, alors que d'autres balayaient la place jonchée de détritus calcinés.
     

      

    Dans la nuit, des affrontements ont fait deux morts et des centaines de blessés, dont certains dans un état grave, au Caire et à Alexandrie.
      Des médecins ont successivement annoncé la mort d'Ahmed Mahmoud, 23 ans, qui a reçu une balle dans la poitrine au Caire, puis celle de Baha Eddine Mohammad Hussein, 25 ans, touché par une balle en caoutchouc à Alexandrie (nord).

       

    Les affrontements, qui ont éclaté dans la matinée du samedi au Caire ont fait 750 blessés dans la capitale, selon le ministère de la Santé, avant de gagner d'autres villes du pays, notamment Alexandrie, Assouan (sud) et Suez, sur la mer Rouge.
     "Tout ce qui arrive est la preuve que les militaires veulent garder le pouvoir", a estimé Ahmed Abou el-Enein, militant de 30 ans, interrogé par l'AFP.
     

    Des médecins ont par ailleurs indiqué à l'AFP avoir prodigué des soins à plusieurs personnes touchées aux yeux par des tirs de balles en caoutchouc, précisant que certaines avaient été transportées dans des hôpitaux.
      
    Ce que le ministère de l’intérieur a nié, assurant dans un communiqué publié sur sa page Facebook que "la police n'avait pas fait usage d'armes à feu, de fusils de chasse, ou de balles en caoutchouc", et affirmant que les forces de l'ordre avaient eu recours à des "moyens légaux", n'utilisant "que des gaz lacrymogènes pour disperser les émeutiers".
      
    Dans la nuit, des dispensaires de fortune installés à même la chaussée accueillaient de nombreux manifestants en proie à des malaises ou suffocants en raison des tirs intensifs de grenades lacrymogènes par la police anti-émeutes, a constaté un journaliste de l'AFP.
     En outre, de nombreuses ambulances se trouvaient sur la place, où des milliers de manifestants s'apprêtaient à passer la nuit, certains enveloppés dans des couvertures.
      
    Des centaines de partisans de Hazem Abou Ismaïl, candidat salafiste déclaré à l'élection présidentielle dont la date n'est toujours pas fixée, avaient auparavant renforcé les rangs des manifestants. M. Abou Ismaïl est ensuite arrivé.
      

    Les affrontements se concentraient devant le Parlement et le ministère de l'Intérieur situés à proximité de la place Tahrir.
      

    Dans la nuit, le gouvernement égyptien a appelé "à la raison" dans un communiqué lu à la télévision, ajoutant que "ce qui se passe depuis ce matin est dangereux et a un impact direct sur la marche du pays". Il a également annoncé la tenue d'une réunion dimanche afin de discuter des événements sur la place Tahrir.
      
    Plusieurs partis politiques ont réagi, l'un demandant la constitution d'un gouvernement de salut national, tandis qu'un autre a réclamé le report des élections.
      
    De leur côté, les Frères musulmans ont appelé au calme afin de ne pas "ternir l'image de la révolution" dans un message publié sur Twitter.
      
    Dix personnes, dont sept manifestants, ont été blessées à Suez, selon un responsable de la sécurité.
      
    Les affrontements sur la place Tahrir ont débuté après que la police eut tenté dans la matinée de disperser par la force un sit-in organisé depuis plusieurs jours par des personnes blessées lors de la révolte anti-régime du début de l'année.
      

    Elles réclamaient le jugement des policiers et dirigeants responsables des violences qui ont fait à l'époque officiellement 850 morts et des milliers de blessés.
      
    M. Moubarak, son ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et des responsables de la sécurité sont actuellement jugés, pour des accusations selon lesquelles ils auraient ordonné de faire feu sur la foule.
      
    La veille, des dizaines de milliers de manifestants, en majorité issus des rangs des Frères musulmans et des mouvements salafistes, s'étaient rassemblés sur la même place.


    Cette démonstration de force, menée par les islamistes, visait à réclamer le retrait d'une déclaration constitutionnelle présentée par le gouvernement, accusée de permettre aux militaires de garder des privilèges, en exemptant notamment le budget de l'armée de toute supervision parlementaire.
      
    Les affrontements de samedi surviennent alors que les Egyptiens doivent voter le 28 novembre pour élire les représentants de l'Assemblée du peuple (chambre des députés), premier tour d'un scrutin législatif qui doit se dérouler au total sur quatre mois.


    L'armée s'est engagée à rendre le pouvoir aux civils après l'élection d'un nouveau président. Le fait que la date de la présidentielle ne soit toujours pas encore connue suscite de nombreuses craintes de voir les militaires s'accrocher au pouvoir.

     ( Les photos sont prises du site du jounal égyptien Yaoum Sabe' - le septième jour-)

    Al Manar- 21/11/2011

    « Bahreïn-obsèques du jeune Baddah, la répression se poursuit, la révolution aussiAprès l’Egypte, l’Arabie saoudite finance les salafistes en Tunisie ! »
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