• Et si c'est Israël qui est, finalement, le premier bénéficiaire du Printemps Arabe?

    Et si Israël est, finalement, le premier bénéficiaire et grand vainqueur du Printemps Arabe?

     Il est fort compréhensible que les Israéliens se sentent exposés au danger, à cause du bien mal nommé « Printemps Arabe ». Leur traité de paix avec l’Egypte, qui se maintient, bon an mal an, depuis trois décennies, est attaqué de toutes parts, leur alliance avec la Turquie s’est dissoute, et leur plus proche allié régional, la Jordanie, se débat comme un diable face aux manifestations intérieures.

     

    L’effondrement de l’autorité politique a submergé les frontières d’Israël d’une quantité d’armes particulièrement meurtrières, de missiles libyens à Gaza jusqu’aux Scuds syriens au Sud-Liban.

    Pendant ce temps, le programme iranien progresse sans relâche. Prise une par une, chacune de ces évolutions est une source de grande préoccupation ; mises ensemble, les Israéliens ont la sensation que les murs se rapprochent pour les broyer.

    Bien que les premières lueurs de libéralisme aient fondu dans les feux de joie islamistes, le soi-disant « Printemps Arabe » a, paradoxalement, rendu Israël plus fort, alors que les principaux ennemis d’Israël se retournent les uns contre les autres.

    Pendant que les capitales arabes brûlaient, Jérusalem s’est calmement et minutieusement renforcé derrière un mur d’acier inoxydable, contre les éventuels effets délétères immédiats, en construisant des barrières de sécurité le long des frontières égyptiennes et jordaniennes et en accélérant le déploiement de son système de défense anti-missiles « Dôme de Fer ».

    Tandis que les Etats arabes demeurent embourbés dans la tourmente intérieure, sur les plans politique, économique et militaire, Israël poursuit sa progression en chantant, son économie demeure intacte, le tourisme reste, en toutes saisons, au plus haut— personne n’ose sérieusement défier son armée et son gouvernement est, dans l’ensemble, resté uni.

    Depuis trois décennies, l’Egypte de Moubarak était la pierre angulaire de la sécurité régionale d’Israël. Depuis son éviction, le Sinaï échappant à toute loi, a été la source d’attaques à la roquette.

    L’Egypte a annulé son contrat gazier avec Israël, l’équipe de l’ambassade d’Israël au Caire a difficilement survécu à une tentative de lynchage en bandes organisées, durant des émeutes et les Frères Musulmans n’ont fait que propager des volées de bois vert inquiétantes à l’encontre du traité de paix.

    Comme ces évolutions troublantes le suggèrent, la capacité de l’Etat égyptien a, aussi, fondamentalement décliné. L’économie égyptienne est dans une situation désastreuse : les réserves étrangères ont chuté de 60%, l’investissement étranger direct a chuté de 90%, et le déficit budgétaire représente 10.4% du PNB— celui de l’Amérique est à 7, 6%- et sa tendance est à la hausse.

    En outre, le régime militaire et les Frères Musulmans se concentrent sur les problèmes intérieurs, dans le but de rétablir l’ordre et de consolider le contrôle politique.

    Toute velléité guerrière lancée par l’Egypte islamiste déclencherait la suppression de l’aide américaine qui finance actuellement 40% du budget de défense égyptien. Le corps politique égyptien peut, effectivement, devenir de plus en plus hostile à l’Etat Juif, mais ses capacités à agir conformément à cette hostilité ont nettement décliné.

    Les inquiétudes d’Israël concernant une Syrie devenue volatile démentent aussi les avantages récoltés du fait des dommages que la Syrie est en train de subir durablement.

    Préoccupé par le transfert éventuel des Scuds syriens ou des armes chimiques vers le Hezbollah, Israël a des raisons légitimes de s’inquiéter de ces deux possibilités, dans une tentative désespérée d’Assad de l’entraîner dans une guerre, ou par l’éventuelle ascension d’un autre nouveau régime islamiste.

    Cependant, indépendamment de la capacité d’Assad à continuer de s’accrocher au pouvoir, la Syrie d’après l’insurrection risque fort de n’être plus que l’ombre d’elle-même.

    Comme l’Egypte, son économie est en ruine, après avoir été durement frappée par les sanctions occidentales contre son industrie du pétrole, qui représente  30 % de son budget.

     Son armée a subi des vagues de désertion, des pertes nombreuses face aux rebelles et son patron, l’Iran a investi massivement pour préserver son seul allié régional.

    Même le Hezbollah, alerté par sa position qui reste précaire sur le baril de poudre libanais, se retrouve de plus en plus isolé, puisqu’il s’est rangé aux côtés d’Assad. La frontière nord d’Israël n'a, de ce fait, jamais été aussi calme.

    Même à Gaza, où le Hamas est confortablement installé, le déploiement réussi du système de défense anti-missiles Dôme de Fer change complètement la donne et a révolutionné la situation sécuritaire, en se soldant par la quasi-absence de perte israélienne, pour cause de tirs de roquettes, tout au long de cette dernière année.

    Le Hamas a dû abandonner ses quartiers-généraux douillets à Damas, par crainte d'être montré du doigt comme s’alignant sur la secte hérétique alaouite contre ses frères sunnites musulmans, et poursuit son combat à couteaux tirés avec le Fatah, dans la Bande Occidentale (de Judée-Samarie). Même au-delà des frontières immédiates d’Israël, le « Printemps Arabe » a déchaîné les conflits ethno-religieux.

    Les attaques du PKK (Le Parti des Travailleurs Kurdes –sans doute manipulé par Assad) contre les cibles militaires turques, connaissent un pic, les combats se poursuivent entre les membres des tribus arabes, africaines et berbères, en Libye, et deux nouveaux états indépendants se sont déclarés, l’Etat touareg de l’Azawad au Nord du Mali et le Sud-Soudan, marquant ainsi les premières pertes de souveranieté « arabe », au cours des 45 dernières années.

    Tout en forgeant, à juste titre, ses prévisions les plus adaptées concernant les changements provoqués par le « Printemps Arabe », Israël pourrait aussi s’apercevoir qu’à mesure que le Moyen-Orient entre en convulsions, il est de plus en plus probable qu’il le laisse tranquille, dans les temps à venir.

    Alors que les Alaouites combattent les Arabes sunnites et les Kurdes en Syrie, alors que les Kurdes combattent les Turcs en Turquie, alors que les Imazighen (Berbères) luttent contre les Arabes en Libye, alors que l’Armée affronte les Islamistes en Egypte, tout comme les Chrétiens et les Sunnites se confrontent aux Chi’ites au Liban, tous ces peuples n’ont ni le temps, ni l’énergie, ni les ressources pour faire la guerre aux Juifs en Israël.

    Plus la région se déchire, plus Israël navigue vers des sommets, parfaitement indemne sur le plan économique, militaire et diplomatique. Alors que le triomphe islamiste régnant sur presque toute la région est bien le pire des effets indésirables de la « révolution arabe » ( ?!), le désordre qui ne cesse de se répandre ne fait que rendre Israël plus fort.

    http://www.jns.org/latest-articles/2012/7/11/is-israel-the-winner-of-the-arab-spring.html

    « Plainte d'Israël à l'ONU après l'entrée de soldats syriens dans une zone démilitariséeLe nouveau fantasme d'Israël »
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