• ISRAËL- Obama veut disposer de la frappe israélienne - CAROLINE GLICK

    Obama veut disposer de la frappe israélienne
    Jeudi 8 mars 2012 4 08 /03 /Mars /2012 0:45

    Par CAROLINE GLICK

    Jerusalem Post 06/03/2012  

     

     

    Adaptation française de Sentinelle 5770 ©


     
    Le président des USA exige vraiment qu’Israël place sa survie entre ses mains.

     

    Dans son commentaire du supplément de vendredi du journal Ma’ariv, le commentateur diplomatique senior Ben Caspit a développé un discours hypothétique qu’Obama pourrait tenir à Netanyahou, pendant le tête-à-tête des deux dirigeants dans le Bureau Ovale lundi après-midi.

    Selon le scénario de Caspit, Obama voulait utiliser la rencontre pour imposer sa loi au Premier ministre israélien.


     

    "Si vous bombardez les installations nucléaires de l’Iran avant les élections de novembre, lors de mon second mandat, Israël ne pourra plus acheter des pièces détachées pour ses systèmes d’armes aux USA".

    De même, Obama aurait dit, selon Caspit, que les USA mettront fin au soutien à Israël au Conseil de Sécurité de l’ONU si Israël osait prendre sur lui d’empêcher l’Iran de franchir le seuil nucléaire avant les élections aux USA.


    Caspit a rédigé son article après avoir entendu parler d’une réunion entre des Juifs américains et Anthony Blinken, conseiller national à la sécurité du vice-président Joe Biden. Selon Omri Ceren de ‘Commentary’, Blinken a déclaré aux Juifs présents que si les partisans d’Israël discutent du traitement hostile d’Obama à l’égard d’Israël dans le contexte de l’élection, ils peuvent s’attendre à souffrir des conséquences si Obama est réélu.


     

    Il est important de garder à l’esprit les menaces de Blinken et le scénario de Caspit quand on considère le discours d’Obama à l’AIPAC dimanche matin.


    Le discours d’Obama était remarquable pour bon nombre de raisons.


    D’abord, c’était le premier discours sur un thème lié à Israël qu’Obama donnait depuis sa campagne de 2008, dans lequel il ne cherchait pas la bagarre avec Israël. Et c’est du fait de l’absence d’hostilité dans son discours que les partisans d’Obama prétendent que c’est un discours pro-Israël.


    Bien qu’il ne cherchât pas la bagarre avec Israël dimanche, son discours a clairement tenté de saper la position stratégique d’Israël de façon fondamentale – en fait existentielle.


    Comme beaucoup de commentateurs l’ont noté dans les semaines récentes, Israël et les USA ont des lignes rouges différentes sur le programme nucléaire iranien. Les lignes rouges divergentes sont dues au fait que les USA ont plus d’options pour attaquer les installations nucléaires de l’Iran qu’Israël.


    Du point de vue d’Israël, le programme nucléaire de l’Iran serait bientôt inarrêtable dès que les Iraniens auront déplacé une quantité suffisante d’uranium enrichi et /ou de centrifugeuses vers l’installation nucléaire de Fordow près de Qom.


    Puisque Israël manquerait de la capacité de détruire l’installation, la date limite d’Israël pour attaquer l’Iran prendra fin dans quelques semaines. Les USA auraient la capacité de bombarder avec succès Fordow de sorte que leur date limite sur l’Iran est plus longue.


    La raison de tout cela est importante parce qu’elle nous dit la vraie nature de l’exigence d’Obama pour qu’Israël accorde plus de temps aux sanctions et à la diplomatie.

    Quand on se rend compte de la brève limite de temps d’Israël pour attaquer, on réalise que si Obama exige qu’Israël accorde plusieurs mois supplémentaires pour que les sanctions agissent, ce qu’il exige en réalité c’est qu’Israël remette sa survie entre ses mains.

    Lorsque le projet nucléaire de l’Iran sera dans la zone d’immunité à l’égard d’une frappe israélienne, Obama détiendra effectivement la clé de la survie d’Israël. Israël sera complètement à sa merci.


    Pour comprendre à quel point cela serait dangereux, il faut considérer les autres problèmes qu’Obama a couverts dans son discours. Le discours d’Obama peut être résumé essentiellement en trois assertions : il a affirmé qu’il est le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu et donc Israël peut lui faire confiance pour assurer sa survie.

    D’abord, Obama a affirmé que la coopération militaire entre Israël et les USA a augmenté dans des proportions sans précédents sous sa direction. Ensuite, il a proclamé que son gouvernement a servi de défenseur inconditionnel d’Israël à l’ONU et de façon générale quant au problème palestinien.


    Enfin, il a mis en avant qu’on peut lui faire confiance pour défendre Israël contre un Iran détenant l’arme nucléaire du fait des sanctions imposées à l’Iran par les USA et la communauté internationale depuis le début de son mandat.


     

    La prétendue expansion de la coopération militaire USA – Israël sous l’œil d’Obama a servi de sujet de conversation régulier aux officiels du gouvernement Obama. La revendication est commode parce qu’elle est fondée sur des informations classifiées non disponibles au public. Vous et moi n’avons aucun moyen de savoir si c’est vrai.


    Mais ce que nous savons c’est que sous la direction d’Obama, les officiels militaires et de la défense des USA ont fait des déclarations répétées ouvertement hostiles à Israël.

    Le secrétaire d’Etat à la défense de l’époque, Robert Gates, a qualifié Israël « d’allié ingrat ».

    Le secrétaire d’Etat à la défense actuel, Léon Panetta, a exigé qu’Israël « retourne à cette sacrée table [de négociation] avec les Palestiniens".


    Le général Dempsey et son prédécesseur Michael Mullen ont parlé de façon désobligeante d’Israël et de ses capacités militaires et donc ont conféré pour le moins de l’assurance à leurs ennemis.


     

    En dehors de ces commentaires peu aimables, sous Obama, les USA ont adopté une politique et pris des mesures mettant en danger Israël militairement sur tous les fronts et de façon fondamentale.

    Avec Obama à la barre, non seulement les USA se sont tenus derrière et soutenu le Hezbollah et l’Iran pour s’emparer du Liban.

    Les USA ont continué de fournir l’armée libanaise contrôlée par le Hezbollah avec des armes américaines sophistiquées.


    Sous Obama, les USA sont intervenus dans les affaires politiques internes de l’Egypte pour renforcer les ‘Frères Musulmans’ et renverser Hosni Moubarak.


    La transformation de la frontière d’Israël avec l’Egypte de limite pacifique en une autre hostile est la conséquence directe du renversement de Moubarak soutenu par les USA et de la montée des ‘Frères Musulmans’ et des salafistes soutenue par les USA. Voilà des faits indiscutables. Leurs répercussions militaires sont énormes et totalement négatives.


    Puis il y a la Syrie.

    Depuis plus de six mois, Obama a pris effectivement le parti de Bashar Assad contre son propre peuple dressé contre lui. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton avait qualifié Assad de ‘réformateur’.

    Maintenant, alors qu’Assad fait une boucherie de son peuple par milliers, les USA ne sont encore pas parvenus à envoyer de l’aide humanitaire pour aider le peuple syrien. Presque incroyable, Clinton a dit que Assad devra se mettre d’accord pour toute assistance des USA au Peuple syrien alors que celui-ci cherche à le renverser.


    Des rapports sont parus : les USA ont averti la Jordanie, le Liban, l’Irak et l’Arabie saoudite de la possibilité que les missiles balistiques d’Assad et ses arsenaux chimiques et biologiques puissent être transférés aux terroristes. Une telle perspective présente un danger clair pour la sécurité nationale des USA – comme de celle d’Israël.


     

    En effet, la menace de prolifération d’AMD (Armes de Destruction Massive) est si dangereuse qu’on peut s’attendre à ce que l’administration des USA prenne des mesures préventives pour détruire ou réquisitionner ces arsenaux. On aurait certainement pu s’attendre à un soutien à une opération israélienne pour le faire. Mais selon ces rapports, Obama s’est contenté d’avertissements vides aux Arabes – pas à Israël – que cela pourrait éventuellement être un problème.


     

    En ne parvenant pas à agir contre Assad, le gouvernement Obama agit effectivement comme le gardien du plus important allié régional de l’Iran. C'est-à-dire que, loin d’améliorer la position militaire d’Israël, le comportement d’Obama envers la Syrie améliore la position militaire de l’Iran. Il agit de la manière qu’on pourrait attendre de la part d’un allié de l’Iran, non pas de celle qu’on pourrait attendre d’un allié d’Israël.


    De même pour l’Iran, alors qu’Obama vante les nouvelles sanctions anti-Iran imposées depuis qu’il a pris ses fonctions comme preuve qu’on peut lui faire confiance pour prendre des mesures contre l’Iran, le fait est qu’Obama a été obligé de mettre en oeuvre des sanctions contre sa propre volonté par le Congrès et l’Europe.

    De même, Obama continue de refuser d’exécuter les sanctions contre la banque centrale iranienne que le Congrès des USA a adoptées contre ses fortes objections au début de cette année. Comme c’est le cas pour la Syrie – et du Hezbollah au Liban – sur la question des sanctions, le comportement d’Obama a servi à aider plutôt qu’à gêner la poursuite de capacités nucléaires par l’Iran.


    Au-delà des frontières immédiates d’Israël, et au-delà de l’Iran, le comportement d’Obama envers la Turquie a eu un impact destructeur sur la situation militaire et stratégique d’Israël.

    Obama a déclaré que Recyp Erdogan, Premier ministre islamiste antisémite de Turquie, est l’un des cinq dirigeants étrangers dont il est le plus proche. Il parlerait avec Erdogan au moins une fois par semaine. Le Premier ministre qui dirige la Turquie est le dirigeant du Moyen-Orient en qui Obama a le plus confiance.


    Erdogan a gagné la confiance d’Obama au moment même où il a mis fin à l’alliance stratégique de son pays avec Israël et commencé à financer directement l’organisation terroriste Hamas et à apporter de l’aide et du soutien au Hamas en cherchant à mettre fin au blocus maritime légal d’Israël du littoral de Gaza.


     

    Ce qui est remarquable dans la relation d’Obama avec la Turquie, membre de l’OTAN, c’est qu’il n’ait pas usé de sa relation avec Erdogan pour influer son comportement. Au lieu de cela, il a récompensé ce comportement.


    Les propos d’autosatisfaction d’Obama sur l’assistance des USA au développement des systèmes de défense anti-missiles d’Israël sonnent désespérément creux pour deux raisons.


     

    D’abord, l’accord de coopération militaire entre Israël et les USA pour le développement du bouclier de défense anti-mortiers « Dôme de Fer » a été conclu et financé sous le Président George W. Bush après la négociation itinérante du Sénateur Mark Kirk. Obama a hérité du programme. Et dans son budget 2012, il a réduit le financement américain au projet.


    La seconde raison pour laquelle ses déclarations sonnent creux, c’est parce que ses actes comme président ont accru le besoin d’Israël de se défendre lui-même contre les mortiers et les roquettes palestiniennes depuis Gaza.


    Obama a renforcé les Palestiniens pour attaquer à volonté Israël et mis la pression sur Israël pour ne pas prendre des mesures offensives pour réduire la capacité agressive des Palestiniens.


    Cela nous amène aux déclarations d’Obama sur son soutien à Israël à l’ONU et envers les Palestiniens. Le fait que c’est la position hostile d’Obama envers Israël qui a alimenté le rejet des négociations des Palestiniens avec Israël.


    Comme Mahmoud Abbas l’a dit au journaliste Jackson Diehl du ‘Washington Post’, l’exigence d’Obama d’un gel de la construction juive l’a convaincu qu’il n’avait aucune raison de négocier avec Israël.


     

    Puis il y a son « soutien » à Israël à l’ONU.

    Le fait est que les Palestiniens ont recherché une condamnation du Conseil de Sécurité de l’ONU contre la construction juive à Jerusalem et en Judée et Samarie parce qu’Obama leur a donné à penser qu’il les soutiendrait.

    C’était Obama après tout qui a qualifié les implantations israéliennes « d’illégitimes », et a exigé l’abrogation des droits de construction juifs au-delà des lignes d’armistice.

    Il en est de même de la décision palestinienne de faire accepter la « Palestine » à l’ONU en tant que membre. Dans son discours de septembre 2010 à l’Assemblée Générale de l’ONU, Obama a appelé à l’établissement d’un Etat palestinien d’ici un an.

    C’est sa déclaration qui a donné à penser aux Palestiniens que les USA soutiendraient leur décision d’abandonner les négociations avec Israël et à présenter leur dossier à l’ONU.


    Ainsi dans les deux cas, Obama où a été contraint de défendre Israël à l’ONU, il a lui-même créé la crise qu’Israël a été contraint de le prier de désamorcer. Et dans les deux cas, il a fait payer chèrement sa protection à Israël.


    Le fait est que les actes et les paroles d’Obama ont montré clairement qu’Israël ne peut pas lui faire confiance, pas plus sur l’Iran que sur n’importe quoi.

    La seule chose sur laquelle il a été constant dans sa stratégie politique à l’égard d’Israël, ça a été son hostilité.

    En conséquence, les seuls messages émanant de son gouvernement sont ceux qui disent que si Obama est réélu, il ne se sentira plus guère obligé de cacher sa haine envers Israël.


    Ce que montrent ces messages c’est que si nos dirigeants sont trop faibles pour se dresser contre Obama aujourd’hui, nous paierons un prix exorbitant pour leur lâcheté s’il gagne les élections en novembre.


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