• Les Frères Musulmans d’Egypte utilisent le Hamas comme leur canal de négociation avec Téhéran

    Alors qu’un dirigeant du Hamas et non des moindres, le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, se rend à Téhéran, contrairement aux reportages publiés en Occident, parlant d’une rupture, le Bureau politique du Hamas à Damas maintient fermement ses relations avec le régime Assad, les Gardiens de la Révolution opérant dans la capitale syrienne et à Beyrouth, autant qu’avec le Hezbollah, rapportent des sources militaires israéliennes et occidentales à  Debkafile.

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    Des sources du renseignement de Debkafile insistent également sur le fait qu’il n’existe aucun signe que les dirigeants du Hamas cherchent à rompre leurs relations avec l’Iran, qui leur a fourni des financements et des armes depuis des années.

     

    En effet, la visite programmée d’Haniyeh à Téhéran est bien accueillie par les Frères Musulmans égyptiens, l’organisation-mère du Hamas, comme la clé servant à ouvrir un passage secret en arrière-salle, grâce auquel les Frères Musulmans ont bien l’intention d’aplanir leurs différends avec les cercles dirigeants iraniens.

     

    Certains représentants du bureau politique du Hamas ont, effectivement, quitté Damas, mais ses centres opérationnels et de renseignement demeurent présents in situ.

    Les sources de Debkafile au Moyen-Orient révèlent qu’au cours des deux dernières années, Meshaal a résidé dans la capitale du Qatar, Doha, que sa femme et ses enfants vivent à Amman, en Jordanie ; son adjoint Moussa Abu Marzouk, a déménagé cette année, de Damas au Caire ; Mohammed Nazal, le secrétaire du politbureau du Hamas, est relogé avec sa famille en Jordanie et Imad al-Alami, qui commandait les cellules du Hamas au Liban, a émigré, au cours des six derniers mois, à Doha.


    Le reste de l’équipe dirigeante maintient le bastion du Hamas dans la capitale syrienne, sous le commandement du chef des renseignements, Izat Rishak, qui est en contact régulier avec les divers commandements syriens du renseignement et de la sécurité à Damas et avec les officiers des Gardiens de la Révolution iranienne.

     

    Izat Rishak s’est élevé au rang de l’homme fort du Hamas, selon nos sources, et de Commandant suprême reconnu de la branche armée gazaouïe, Ezz-al-Din al Qassam, ainsi qu'aux yeux de son chef, Mohammed Jabary.

     

    Certains cercles occidentaux et israéliens ont présenté le Hamas sur le point de verrouiller ses quartiers généraux à Damas et comme s’il s’agissait de la preuve que les fondamentalistes palestiniens tournaient le dos au bloc radical irano-syrien et du Hezbollah et qu’il envisageait de lier son destin aux « modérés » pro-occidentaux du monde arabe.


    Les spéculations se sont répandues que Meshaal, 55 ans, dont on dit qu’il aurait offert sa démission de son poste du politburo, qu’il détient depuis 14 ans, était sur le point de s’aligner sur le Président de l’Autorité Palestinienne, le dirigeant du Fatah, Mahmoud Abbas, et sur sa tactique consistant à déclarer son opposition au terrorisme et de revendiquer une « résistance populaire » contre Israël.

     

    Cette vision, selon nos sources, est très loin du compte et de l’état réel des affaires en cours

     

    Nos sources au Moyen-Orient détaillent les conditions sous lesquelles Meshaal a été autorisé à rendre une visite officielle à Amman, dimanche 29 janvier, pour la première fois depuis que le père du roi Abdallah l’a expulsé du royaume en 1999.

     

    Abdallah II, qui travaille en étroite collaboration avec les renseignements saoudiens et qataris, a refusé de recevoir le dirigeant du Hamas et sa délégation, comme s’il s’agissait d’une délégation indépendante. Ils n’ont été tolérés que comme faisant partie de l’entourage du Prince héritier de la couronne du Qatar, le Prince Tamim ben Hamad al-Thani.


    Le groupe du Hamas a été contraint d’attendre dans l’antichambre, jusqu’à ce que le Roi et le Prince Qatari aient terminé leur conversation et c’est seulement à ce moment-là qu’il a été invité à pénétrer dans la salle de réception du Palais.

     

    Durant le déjeûner, le monarque se tenait auprès de ses hôtes, le Prince qatari et son entourage, assis du côté principal de la table avec le roi, alors que les responsables du Hamas étaient relégués dans un coin de table éloigné.


    Le Roi a fait clairement savoir que Meshaal n’était invité à Amman qu’après avoir signé un accord d’unité palestinienne avec Mahmoud Abbas, au Caire, le mois dernier.


    Sa prochaine visite dépendra de la confirmation qu’il respecte bien cet accord. A aucun prix le roi de Jordanie ne veut entendre parler de l’ouverture de bureaux du Hamas en Jordanie ni qu’il puisse mener des activités diplomatiques ou militaires à partir du royaume – et certainement pas parmi les Palestiniens de la Bande Occidentale de Judée-Samarie.

     

    Le dirigeant du Hamas a promis de réfréner ses activités au sein de la communauté palestino-jordanienne.

    Nos sources moyen-orientales affirment que le monarque jordanien a été débriefé par Riyad et Doha avant de recevoir Meshaal et consorts.


    Selon leurs renseignements, le déménagement de Meshaal et de ses trois collègues, à partir de Damas n’a rien à voir avec aucune volonté de leur organisation de prendre ses distances avec le régime Assad dans la tourmente.

    Ils ont, en fait, reçu leurs ordres de la part des Frères Musulmans en Egypte de se reloger en dehors de la capitale syrienne pour trois raisons :

     

    1. Le Politburo du Hamas ne pouvait plus se permettre d’être perçu comme s’il couchait dans le même lit qu’Assad, alors que son régime traque les Frères Musulmans syriens pour les anéantir.

     

    2. Le Politburo a reçu l’ordre de se tenir prêt à prendre le contrôle de l’Autorité Palestinienne à Ramallah – de la même façon que le groupe terroriste l’a fait à Gaza – comme partie intégrante de la stratégie des Frères Musulmans consistant à prendre le pouvoir en Tunisie, en Libye, en Egypte et bientôt en Syrie.

     

     

    3. Les relations des Frères Musulmans d’Egypte avec Téhéran et Damas sont au point le plus bas, mais elles nécessitent de ne pas toujours en rester là.


    Le fait de maintenir les relations entre le Hamas palestinien et l’Iran offre aux Frères Musulmans un canal dérobé utile à amender ces relations.


    Haniyeh voyage donc vers Téhéran avec l’entière bénédiction de la Confrérie musulmane d’Egypte.

     

    Par conséquent, la prétention selon laquelle Khaled Meshaal serait devenu un « modéré » et se serait éloigné de l’Iran extrémiste et de la Syrie, est, en fait, sans fondement.

     

    http://www.debka.com/article/21698/

     

    DEBKAfile Reportage exclusif  February 1er février 2012, 10:13 PM (GMT+02:00)

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    A VOIR :

     Le président turc n'exclut pas un bureau du Hamas en Turquie:

    http://www.lepoint.fr/monde/le-president-turc-n-exclut-pas-un-bureau-du-hamas-en-turquie-30-01-2012-1425179_24.php

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