• Pénis sectionné: un geste dicté par la folie, explique l'accusé

    AIX-EN-PROVENCE (Bouches-du-Rhône) - Un homme de 38 ans, jugé à Aix pour avoir tranché avec un cutter le pénis de l'amant de sa femme en octobre 2008, a expliqué jeudi que son geste avait été dicté par la folie, car c'était le oaï (pagaille, en parler marseillais) dans (sa) tête.

    Ce jour-là, quand il est venu à mon domicile m'annoncer tout ça (...), tout a été déconnecté, j'ai vécu un cauchemar éveillé, a raconté devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône Blaise Fragione, petit gabarit musclé, chemise blanche et longs cheveux noirs.

    Tout ce que j'avais refusé de croire, tout a rejailli et j'ai pété les plombs, a poursuivi cet homme jaloux, décrivant une vie construite autour de sa famille, sa concubine depuis 14 ans et leurs deux enfants.

    Selon sa version des faits, son rival, un grand gaillard, s'est présenté à son domicile le 23 octobre 2008 vers 10H, lui déclarant, geste à l'appui: Je suis avec ta femme, c'est moi qui la touche. Si tu n'es pas content, c'est pareil.

    M. Fragione l'a alors assommé dans le hall d'entrée, puis ôté son pantalon et son slip avant de lui sectionner le pénis avec un cutter et de le jeter dans les toilettes.

    La victime, aujourd'hui âgée de 36 ans, livre un tout autre récit. Son agresseur l'aurait contraint, sous la menace d'une arme, à le suivre chez lui, où il le ligotait avec des câbles électriques avant de le mutiler. Cette thèse de la séquestration n'a finalement pas été retenue par la chambre de l'instruction.

    Pourquoi un tel acte castrateur, demande le président de la cour, Jacques Calmettes, à l'accusé.

    C'est un acte pas réfléchi, dicté par ma folie, mon inconscience, mes peurs, mes peines. Peut-être par rapport aux propos tenus avant (par la victime, NDLR), argue le mari trompé.

    En revenant des toilettes, je remets les deux pieds sur terre. Il appelle très vite les secours, tandis que son rival est prostré dans un coin, comprimant la zone mutilée. Dans ma tête, c'était un capharnaüm, c'était le oaï, relate-t-il.

    Après la venue des pompiers, il nettoie les taches de sang, sachant que ses enfants vont rentrer. Il leur écrit aussi un petit mot pour s'excuser de son geste et les prévenir de sa longue absence à venir.

    Selon la responsable de l'enquête à l'époque, Corinne Gentet, appelée à la barre jeudi, l'homme était apparu complètement déboussolé lors de sa garde à vue et très amoureux.

    Pour l'avocat de l'amant, Me Grégoire Ladouari, cela ressemble plus à une vengeance calculée qu'à un coup de folie. Il voulait punir mon client par là où il avait péché, estime-t-il, dénonçant un traumatisme aussi brutal qu'inattendu.

    Depuis trois ans et demi, il vit dans l'espoir de pouvoir envisager un processus de reconstruction de son organe sexuel, raccourci dans sa longueur à 3 cm au repos et environ 5 cm en érection. Un processus lourd et aléatoire, a précisé une chirurgienne.

    Ma vie, elle est morte, c'est pire que si j'avais été tué, a déclaré l'homme à l'audience. De son côté, son ancienne maîtresse a depuis eu un troisième enfant avec Blaise Fragione, qu'elle envisage d'épouser.

    Selon un expert en médecine légale entendu jeudi par les jurés, seulement trois autres cas de pénis sectionnés ont été recensés à Marseille ces 50 dernières années, dont deux étaient des amputations volontaires par des personnes atteintes de troubles psychiatriques.

    Verdict attendu vendredi.


    (©AFP / 08 mars 2012 18h18)

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