SYRIE - 10 avril : le cessez-le-feu n’est pas pour aujourd’hui

Blindé léger dans les faubourgs de Damas : frapper partout et très vite les activistes, même si ça fait hurler les adversaires de la Syrie

Ces dernières 48 heures ont été incontestablement marquées par une montée de la violence en Syrie, chaque camp s’efforçant de consolider ses positions dans la perspective – assez hypothétique pour l’heure – d’un cessez-le-feu. Tachons de dresser un panorama des affrontements.

Combats & « bruits » de combats

-Dans le secteur nord et frontalier de la Turquie, on doit noter le guet-apens dont ont été victimes le 9 avril à Alep des policiers alors qu’ils surveillaient un rassemblement dans le quartier de Sukkari :

-le groupe de policiers a été la cible de tirs nourris et neuf d’entre eux ont été tués et 11 autres blessés, ainsi que deux civils. Selon l’OSDH – encore présentée par Libération comme une « ONG » (« organisation anti-gouvernementale » NdlR) – Mareh, une localité au nord d’Alep et à une vingtaine de kilomètres de la frontière turque, faisait l’objet de bombardements de l’armée ce mardi matin, ainsi que le village voisin de Hour al-Nahr : l’armée utiliserait des chars et des hélicoptères.

-Sur la frontière libanaise, à hauteur de Tal Kalakh (30 kilomètres à l’ouest de Homs), deux tentatives d’infiltration de bandes armées ont été mises en échec, précisément dans les villages de Na’our et de Halat.

Par ailleurs, en ce qui concerne la mort tragique du cameraman libanais, l’agence Sana donne la version gouvernementale selon laquelle l’équipe dans laquelle il officiait a été prise sous le tirs de rebelles qui attaquaient des poste-frontière syriens ; selon la même source, l’équipe de télévision se trouvait du côté libanais de la frontière quand elle a été frappée, le cameraman Ali Chaabane étant tué sur le coup.

En revanche on notera, sans trop s’en étonner, que l’OSDH est muette sur la situation à Zabadani où elle parlait pourtant il y a peu de « violents combats » : s’ils ont été violents, ils semblent avoir été brefs !

-A Hama, des perquisitions, sont intervenus lundi dans les quartiers de Chibr et de Taawiniya. Dans les environs de Hama, dans la ville de Lattamneh (ou Ltamenah), les forces de l’ordre ont « liquidé« , selon le reporter de Sana, des groupes rebelles, saisissant un important matériel. Non loin de là, la ville de Kafarzita (ou Kafr Zita, 5 kilomètres au nord de Lattamneh) aurait été bombardée lundi soir par des hélicoptères, pas moins de 35 de ses habitants ayant péri selon l’OSDH.

-A Homs, l’OSDH affirme que des obus de mortier se sont abattus mardi matin sur le centre historique.

-A Damas, ou plutôt sa banlieue, l’OSDH a entendu des explosions du côté de Douma, au nord-est immédiat de la capitale. Et Sana rend compte d’une explosion survenue lundi soir dans un dépôt de médicaments… pour animaux, qui a quand même fait deux morts, deux femmes.

-Dans le secteur sud, dans la région de Deraa, l’OSDH annonce les habituels, sinon authentiques, « violents combats » entre « déserteurs » et soldats mardi matin.

-Dans le nord-est, vers al-Hassake, six soldats auraient été tués (OSDH).

Bref, l’armée attaque les bandes armées partout où elles se trouvent, et au nord, les combats se rapprochent de la frontière turque.

Mais répétons que ces affrontement sont localisés et n’ont pas forcément – litote – l’intensité et la durée que leur prêtent les désinformateurs – passés désormais professionnels – de l’OSDH.

Un des policiers victimes du guet-apens d'Alep

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