• SYRIE-Bienvenue donc, général Mood, et bon courage !

    Bienvenue donc, général Mood, et bon courage !

    Finalement Robert Mood est en Syrie, depuis dimanche.

    Des rumeurs, dont on peut deviner l’origine et les motivations, avaient laissé entendre que le général norvégien, désigné pour diriger la mission des bérets bleus en Syrie, traînait les pieds, au point de se calfeutrer dans son pays.

    Mais finalement, Mood est arrivé dimanche à Damas, où, évidemment, ses premiers entretiens avec les responsables gouvernementaux ont porté sur les conditions de travail de l’équipe avancée de trente observateurs déjà à pied d’oeuvre, et avant-garde des 230 autres observateurs attendus dans un délai variant de un à deux mois.

    Certes, la tâche du général Mood est difficile.

    La violence ponctue toujours le quotidien syrien, peut-être à un niveau (un peu) moindre ces derniers jours. Et on ne sait toujours pas quels seront les interlocuteurs des bérets bleus, côté opposition, probablement les chefs plus ou moins autoproclamés des bandes sévissant dans telle ou telle ville, tel ou tel quartier.

    A un autre niveau, c’est Kofi Annan qui est en charge des contacts avec le CNS mais pour l’heure on est sans nouvelle de ce dialogue-là.

    A l’avance, Mood s’est en quelque sorte « couvert » en déclarant que les observateurs ne pouvaient pas résoudre à eux seuls tous les problèmes, et il a rituellement lancé un appel à la cessation des hostilités  de la part des deux parties pour « donner une chance » au plan Annan. Et ce lundi les Nations-unies ont relayé son appel.

     

    Al-Qaïda , ou ses affiliés, frappent à nouveau la Syrie

    En attendant, l’OSDH annonce 29 morts pour la journée de dimanche, dont 14 – 13 « civils » et un « déserteur » – toutes victimes de tirs de l’armée à Hamadi, un village situé non loin de Hama.

    L’OSDH avait auparavant recensé 15 autres morts – huit « civils » et sept soldats : on nous permettra de penser qu’un certain nombre de ces « civils » étaient armés et mal disposés, car enfin les soldats ne meurent pas tous seuls, et ils combattent en général des activistes beaucoup plus que des manifestants, en dépit de ce que veulent nous faire croire les opposants et leurs collaborateurs de la presse française.

    Et Amnesty International chiffre à 362 le nombre des victimes de la violence depuis le 16 avril, jour où les premiers observateurs ont débuté leurs visites dans des villes syriennes :

    le seul problème, c’est qu’Amnesty, en restant muette sur l’identité politique ou sociale de ces victimes, laisse entendre – à dessein ? – que tous ces morts sont de la responsabilité du gouvernement, et non des opposants.

    A propos de victimes des opposants, deux nouveaux attentats terroristes ont frappé ce matin la ville d’Idleb, place Hanano et rue Carlton, faisant huit morts et des dizaines de blessés d’après les tout premiers bilans.

    Et de tirs de roquettes ont causé des dégâts au bâtiment de la Banque centrale de Syrie à Damas. Et Sana indique encore que quatre policiers ont été blessés quand leur patrouille a été attaquée par un groupe armé près de l’hôpital Ibn al-Nafis à Damas.

    Les policiers ont riposté et poursuivi les activistes. On signale encore ce matin l’assassinat d’un employé de la poste près d’Idleb. Et le sabotage d’un oléoduc dans le gouvernorat de Deir Ezzor. Plus l’explosion de deux engins piégés sur une route reliant Ariha (à mi-distance d’Alep et de Lattaquié) à Lattaquié.

    Enfin (façon de parler) l’armée a procédé à une descente dans la banlieue de Hama, conduisant à l’arrestation d’activistes et à la saisie de 18 fusils d’assaut, 3 fusils à lunette, 2 RPG et 14 charges explosives.

    Le tout récent attentat-suicide de Damas-al-Midan – qui a fait 11 morts vendredi 27 avril – a été revendiqué par un groupe islamiste, le Front al-Nosra, sur un site où al-Qaïda  a ses habitudes, ce qui donne du corps aux affirmations du gouvernement syrien selon lesquelles la centrale terroriste islamiste était responsable des différents attentats à la voiture ou au fanatique piégés qui ont ensanglanté Damas et Alep.

    On soulignera que c’est un site américain, spécialisé dans la surveillance des sites islamistes radicaux, qui a authentifié le communiqué d’al-Nosra.

    On notera aussi que pour la circonstance l’AFP relaie les accusations de la presse syrienne, qui souligne le soutien financier et politique apporté au terrorisme en Syrie par « des États occidentaux, des pays de la région et quelques Arabes« , qui tous souhaitent l’échec du plan Annan.

    De fait, ce plan a l’air d’ »ennuyer » les soi disant « Amis de la Syrie » qui ont  bruyamment prédit son échec à peine celui-ci lancé, et continuent d’annoncer sa mort à chaque incident sanglant.

    À l’évidence, le plus sûr appui diplomatique à Kofi Annan, on le trouve du côté des BRICS et de tous les pays non alignés sur Washington, la Ligue arabe, théoriquement auteur du plan de paix, se trouvant tiraillée entre ces deux pôles.

    Mais il est non moins évident que les observateurs de l’ONU, et possiblement leurs donneurs d’ordre, ne pourront prétendre longtemps ignorer la véritable source de la violence en Syrie, comme n’avaient pu le faire avant les observateurs de la Ligue arabe.

    Comment vont-ils gérer politiquement et diplomatiquement cette incontournable réalité, that is the question.

    Lattaquié, dimanche 29 avril : ultime parade pour 24 nouveaux "martyrs" de l'armée et de la police

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