• SYRIE - Deux tests politiques en 48 heures…

    Deux tests politiques en 48 heures…

    "A voté !" Pour tel ou tel, mais contre les terroristes et la coalition internationale anti-syrienne

    Deux faits politiques à pointer en ce lundi de grâce 7 mai, un des derniers de l’ère sarkozyste :

    Les limites de l’opposition damascène

    D’abord les funérailles d’opposants à Damas, dont l’opposition voulait faire un test : nombre de médias français recyclant la même dépêche ont d’abord parlé de rassemblements « monstres » contre le gouvernement.

    Mais au-delà de ce très habituel psittacisme pro-opposition, la dépêche de l’AFP de dimanche se contentait d’estimations moins « lyriques », parlant juste de plusieurs milliers de manifestants, certes très remontés contre le pouvoir.

    Des incidents ont d’ailleurs émaillé ces funérailles-manifestations, et la police a tiré… des grenades lacrymogènes, ce qui a dû décevoir l’OSDH et ses amis.

    Quant au CNS qui voulait s’inviter « es-qualités » à ces obsèques, on en est sans nouvelles.

    Bref, cette journée de samedi n’a pas été plus marquante, du point de vue de la contestation, que celle du vendredi.

    Et puis, ce 7 mai, ont démarré les élections législatives, les premières post-réformes, les premières pour lesquelles il est possible de voter un vote d’opposition :

    - sept nouveaux partis concourent à côté du Baas, et 7 195 candidats postulent à 250 sièges de députés. Et pour les départager, 12 000 centres de vote ont été ouverts à travers le pays, les électeurs pouvant s’y rendre à partir de 7 heures jusqu’à 22 heures – heures locales.

    Selon l’agence Sana, la consultation concerne 14 788 644 électeurs inscrits, ce chiffre incluant les Syriens expatriés et les membres de l’armée et de la police.

    Le gouvernement a annoncé que la moitié de ces sièges – 127 – serait réservée à des « représentants des ouvriers et des paysans« , autrement dit à des représentants syndicaux proches du pouvoir. Alors, début de véritable pluralisme ou maquillage ?

    Bien évidemment, le gouvernement a pris ses précautions pour que la situation, et l’Assemblée, ne lui échappent pas.

    Mais des candidats se réclament officiellement d’une démarche critique envers les partis sortants et, symboliquement, politiquement, c’est nouveau en Syrie.

    De toute façon, côté radicaux,  le CNS et les amis de Haythem Manaa, opposés entre eux, se sont rejoints pour boycotter ces législatives.

    Et les Frères musulmans n’ont que les mots « soulèvement« , « révolution » à la bouche, s’excluant par là-même du cadre fixé par le plan Annan..

    Un acte civique, et de courage

    Bien sûr, le premier problème est d’ordre sécuritaire : les bandes armées continuent de frapper et auront à coeur de perturber au maximum ces élections, qui pourraient donner un surcroît de légitimité intérieure au gouvernement.

    Ce dernier, par la bouche de son ministre de l’Information, a estimé que ces législatives constituaient un « défi à la guerre terroriste« . « En participant aux législatives, les Syriens défient la campagne de terrorisme et d’agression menée par les parties internationales et régionales, impliquées dans une guerre terroriste contre le pays » a donc dit le ministre, dans une déclaration relayée par les médias français.

    Dimanche, c’est le ministre de l’Intérieur, Mohammad Nidal, s’est rend à Alep, la grande ville du nord récemment frappée par des attentats et des attaques de commandos insurgés, pour y réaffirmer symboliquement la présence de l’État et garantir la tenue des opérations de vote :

    « Toutes les ressources seront mises à disposition pour garantir que le processus électoral se déroule harmonieusement« . Bien sûr, mais ne nous faisons pas d’illusions : des électeurs et des candidats risqueront leur vie, ce lundi 7 mai.

    Voter est, en Syrie, plus qu’un acte de civisme : un acte de courage.

    Un des premiers succès enregistrés par le régime consiste en la médiatisation de ces élections : contraints et forcés, critiques ou sceptique, les agences de presse et journaux français et occidentaux en parlent :

    l’AFP, notamment, a interrogé des participants à Damas. Et les articles soulignent, malgré tout, le caractère inédit de cette consultation. Et des photos d’électeurs sont publiées. Bref, les médias sont contraints par l’événement à faire une – légère – entorse à leur discours officiel.

    L’enjeu pour le pouvoir, c’est bien sur une participation substantielle, pas inférieure en tous cas à celle du référendum sur l’adoption d’une nouvelle constitution, tenu le 27 février dans un climat de violence plus marqué qu’aujourd’hui :

    57,4% des électeurs inscrits s’étaient malgré tout déplacés.

    http://www.infosyrie.fr/


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