• SYRIE - L’honneur d’un général…

    Voici la traduction de l’entretien que vient d’accorder au quotidien tunisien al-Chourouk Mustafa al-Dabi, général soudanais et surtout chef de l’éphémère mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie.

    Al-Dabi : il "couvre" la Ligue arabe mais réaffirme son soutien à la Syrie


    On sait que dans son rapport, présenté aux ministres des affaires étrangères arabes réunis au Caire le 22 janvier, le général al-Dabi avait pointé la responsabilité majeure des groupes armés de l’opposition dans le climat de violence en Syrie.

    Rapport qui avait été dans un premier temps avalisé par la Ligue, avant que celle-ci, sous l’influence des Occidentaux et des Etats du Golfe, ne désavoue finalement al-Dabi, annonçant, le 12 février, la fin de la mission après avoir envisagé sa prolongation (voir notre article « La Ligue arabe confirme sa qatarisation« , mis en ligne le 13 février). Le général, tirant la conclusion logique de l’inconséquence de la Ligue, et de son instrumentalisation anti-syrienne par le Qatar, a décidé de démissionner aussitôt.

    Dans cet entretien assez bref, al-Dabi ne charge pas la Ligue arabe, ni son secrétaire général Nabil al-Arabi – qui l’ont pourtant désavoué et laissé salir par les médias interventionnistes, mais il défend l’efficacité ponctuelle des observateurs qu’il a supervisés.

    Et il explique sa démission par un refus d’être « complice dans les massacres du peuple syrien ».

    Or, il a revendiqué d’avoir dit la vérité dans son rapport.

    Rapport qui, précisément, dénonçait bien plus les groupes armés d’opposants que les soldats de Bachar. Bref, al-Dabi, qui rend hommage au passage au rôle de Damas « dans la résistance arabe » (à Israël notamment), a refusé de cautionner les dérives bellicistes du Qatar et, à sa suite, de la Ligue arabe.

     

    Mustafa al-Dabi : « Je refuse d’être un outil pour égorger le peuple syrien !« 

    Le président de la commission des observateurs arabes, Mohammad al-Dabi qui vient de présenter sa démission a donné un court entretien au quotidien tunisien al-Chourouk expliquant les raisons de sa démission :

    - Q. Pourquoi cette démission maintenant ?


    - R. La commission a été suspendue depuis 28 janvier ce qui a d’ailleurs entrainé plus de violence sur terrain. A cela s’ajoute que plusieurs pays ont retiré leurs observateurs.

     

    - Q. Mais vous aviez la possibilité de rester à la tête de cette commission et continuer votre travail n’est-ce pas ?
    - R. Je ne pouvais pas me permettre de ne pas dire la vérité. Ma position était claire, j’ai présenté donc ma démission parce que
    je ne voulais pas être complice dans les massacres du peuple syrien.


    - Q. Mais certains disent que vous avez été mis à la porte ?


    - R. Ce n’est pas vrai. C’est moi-même qui ai présenté ma démission au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et personne ne m’a demandé de le faire. D’ailleurs, cela était impossible avant la réunion des ministres arabes des affaires étrangères.

     

    - Q. Êtes-vous satisfait du travail de cette mission d’observation ?


    - R. Sans aucun doute. Nous sommes satisfaits de notre travail. Je pense que nous avons bien travaillé pour mettre fin à la violence. A notre arrivée en Syrie, la violence était plus forte et elle a commencé, Dieu merci, petit à petit à diminuer avec notre présence. Je pense que la situation actuelle est meilleure qu’à notre arrivée.

     

    - Q. Croyez-vous donc que la situation s’améliore ?


    - R. J’espère, mais d’après ce que je vois, la situation n’évolue pas malgré la diminution de la violence et les efforts investis pour sauver la Syrie de cette crise.

     

    - Q. Dans de telles conditions, comment voyez-vous l’évolution de la situation avec la décision des pays arabes de demander l’envoi de casques bleus pour la Syrie ?


    - R. Je demande à Dieu d’éviter à la Syrie certains glissements. Pour nous, la question n’est pas qui gouverne, mais surtout que la Syrie reste forte et solide, pour la stabilité et la fierté nationale ainsi que pour son rôle de la résistance arabe.

    Nous avons l’expérience avec les casques bleus au Soudan ou ailleurs. Je souhaite vivement que la Ligue arabe arrive à sauver la Syrie et à contenir cette crise avant qu’elle s’aggrave.

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