Syrie : l'ONU planche sur une nouvelle résolution, sans grand espoir

Mis à jour 12-07-2012 11:51

Koni Annan et Bachar al-Assad, lors d'une rencontre à Damas, le 9 juillet 2012. Photo : AFP/sana

Une nouvelle résolution destinée à accroître la pression sur le régime doit commencer à être étudiée jeudi au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais le soutien de la Russie et de la Chine demeure indéfectible.

Dans leur texte, Européens et Américains donnent dix jours à Damas pour retirer ses troupes et armes lourdes des villes rebelles, sous peine de sanctions économiques. Selon des diplomates, c'est le médiateur international Kofi Annan qui a demandé mercredi au Conseil de sécurité, par vidéoconférence, d'intensifier la pression sur les protagonistes en Syrie.

Parlant à la presse à Genève, M. Annan, qui vient d'effectuer une tournée à Damas, Téhéran et Bagdad, a précisé que l'Iran et l'Irak continuaient à soutenir son plan en six points adopté par le Conseil en avril et non appliqué sur le terrain.

"La Russie est d'un autre avis"

Malgré toute la bonne volonté des Occidentaux, le texte devrait une nouvelle fois rester lettre morte. En cause : le soutien indéfectible de la Russie et de la Chine au régime de Damas.

Un soutien qui, chaque jour, irrite un peu plus les insurgés. A Moscou, le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, a déploré que la Russie campe sur ses positions.

"Je confirme au nom de toute l'opposition populaire syrienne qu'il ne peut pas être question d'un dialogue tant que (le président syrien Bachar al-)Assad ne sera pas parti.

La Russie est d'un autre avis", a déclaré Abdel Basset Sayda, le nouveau chef du CNS, à l'issue de discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Autre signe d'inflexibilité, la Russie va poursuivre ses livraisons de systèmes de DCA aux forces gouvernementales.

Défection de l'ambassadeur syrien à Bagdad

Si le régime de Damas soumet à rude épreuve la diplomatie internationale, des signes de fébrilités sont cependant observés. Et plus particulièrement au sein de l'armée, puisque à Bagdad, l'ambassadeur de Syrie, Naouaf Fares, a fait défection.

Ce dernier a appelé l'armée à "tourner ses canons et ses chars vers les criminels du régime". Sa défection porte un nouveau coup au régime syrien, quelques jours après celle de Manaf Tlass, un général proche du président Assad.

Sur le terrain, les violences ne faiblissent pas, faisant encore au moins 52 morts à travers le pays après 82 tués mardi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des accrochages ont opposé à l'aube, dans le quartier de Qadam à Damas, soldats et rebelles, selon l'OSDH, et à Alep (nord) de fortes explosions ont été entendues.

Dans le même temps, le régime a poursuivi ses bombardements contre la ville rebelle de Rastane, dans la province de Homs. Une vidéo amateur postée sur Youtube montre le marché de la ville quasiment détruit. Les habitants continuaient néanmoins à acheter des légumes chez des commerçants. "Un défi contre la destruction", pour le journaliste-citoyen ayant tourné ces images.