• SYRIE - Le général Mood échappe à un attentat à Deraa

    SYRIE - Le général Mood échappe à un attentat à Deraa

    Un convoi de l'ONU à Homs le 2 mai : le sigle onusien, pourtant bien visible, n'arrête plus les plus zélés des terroristes "pro-démocratie".

    Les dernières 24 heures ont vu une poursuite des affrontements, la ville de Douma, nord-est de l’agglomération damascène, a été « bombardée toute la nuit » selon des sources opposantes.

    L’OSDH signale aussi la mort d’un « civil » à Idleb, et de deux « agents de sécurité » dans l’est du pays.

    Mais il y a, dans cette chronique de la violence ordinaire en Syrie, un fait nouveau :

    le général Robert Mood, chef de la mission d’observation de l’ONU,  vient d’échapper, en fin de matinée, à un attentat à l’engin explosif à Deraa :

    le convoi de quatre véhicules siglés ONU dans lequel il avait pris place était visé par les activistes qui ont fait exploser une bombe, apparemment juste après le passage des voitures, et au moment ou passait les véhicules de l’armée syrienne , et des journalistes.

    Nous disons les activistes car les attentats de ce type sont, depuis des mois, un de leurs modes opératoires favoris.

    Ont-ils ciblé le convoi de l’ONU en connaissance de cause ? Auquel cas, ils ont fait une grosse « boulette », le convoi comprenant, outre le général Mood, le porte-parole de la mission Neeraj Singh, et 13 bérets bleus.

    Qui ont eu, en temps réel et grandeur nature, une démonstration de ce qu’est le terrorisme au quotidien en Syrie. Mais sans doute en avaient-ils déjà l’ »intuition ».

    Mood est indemne, comme semble-t-il les autre membres du convoi. Et comme le journalistes qui suivaient.

    En revanche, six soldats – syriens – ont été blessés. Bien sûr, le CNS et ses porte-voix expliqueront qu’il s’agit là d’une nouvelle « provocation » du régime, mais la ficelle risque d’être un peu grosse à avaler, même pour les grands gosiers médiatiques occidentaux.

    Hormis cet incident, il semble que le niveau de violence continue d’être – relativement – bas. En témoigne, d’une certaine façon, le fait que ce 9 mai, « seulement » quatre militaires – un adjudant chef, un sergent et deux conscrits – ont été portés en terre :

    - ils sont tombés à Hama, à Deir Ezzor et dans la banlieue de Damas. La veille, c’étaient trois autres « martyrs » – un sous-lieutenant, un sergent, un soldat – qui avaient eu droit aux habituelles obsèques.

    L’ONU s’inquiète – enfin – des trafics d’armes

    À défaut de toujours vouloir reconnaître les responsabilités fondamentales de l’opposition dans la permanence de la violence en Syrie, l’ONU vient – quand même – d’admettre la réalité des trafics d’armes qui lui sont destinés.

    Le 8 mai, l’émissaire spécial des Nations-Unies au Liban, Terje Roed-Larsen, s’est inquiété des « flux d’armes » intervenant ente le Liban et la Syrie (dans les deux sens).

    Roed-Larsen se base sur des informations de terain provenant de « sources variées ».

    Il peut aussi fonder son inquiétude sur des faits-divers largement médiatisés comme l’arraisonnement récent d’une cargaison d’armes libyennes à destination de la rébellion syrienne, dans le port libanais de Tripoli.

    Ou la saisie, plus récente encore, toujours à Tripoli, de 60 000 cartouches dans les cales d’un cargo battant pavillon italien.

    « Ce que nous voyons à travers la région est une danse de mort qui est à deux doigts de se transformer en guerre » a déclaré mardi le représentant de l’ONU.

    Qui  a été plus précis : « Si vous regardez la Syrie, qui est la région la plus à même de basculer, cela rappelle la situation au Liban et dans les pays voisins dans les années 70. et c’est ce que je redoute ».

    Si l’on peut rassurer, au moins en partie, Terje Roed-Larsen, disons que les bandes armées ne sont pas en mesure à elles-seules de faire « basculer » la Syrie.

    Le problème est donc ailleurs du côté des gouvernements, ou courant politiques, qui alimentent ce qui n’est encore qu’une guérilla puissante :

    j’ai nommé l’Arabie séoudite, le Qatar, la Turquie et, puisqu’on est au Liban, la tendance Hariri-Geagea de l’opposition.

    Le patron de M. Roed-Larsen, Ban Ki-moon s’est senti obligé lui aussi – il est quand même censé préserver la paix dans la région – de dire deux ou trois mots inquiets à ce même sujet, lors d’une récente visite à Beyrouth.

    Bravo, Ban Ki-moon, encore un effort et vous finirez par reconnaître que ces armes sont destinés aux opposants, qui, le cas échéant, pourraient s’en servir contre les militaires, policiers et partisans civils du gouvernement syrien !

    Damas-Tichrine le 8 mai

     http://www.infosyrie.fr/

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