Selon une technique éprouvée – nous n’avons pas dit efficace – le camp occidental redouble de clameurs de Cassandre sur l’imminence d’une guerre civile en Syrie, déclenchée selon lui par l’intransigeance et la brutalité du pouvoir de Damas, qui contraint les opposants radicaux à… se radicaliser.
Et dans cette « mise en condition » de l’opinion, on se désole, sans s’étonner outre mesure, que l’ONU joue sa partition. Enfin quand nous disons l’Onu, il faudrait préciser Ban Ki-moon, secrétaire général de l’organisation, qui a depuis le début de la crise – et comme lors de la crise libyenne, d’ailleurs – relayé » toutes les thèses et accusations de ses hébergeurs américains.
Donc Ban Ki-moon exhorte le gouvernement syrien à « honorer ses engagements » vis-à-vis du plan Annan, et stigmatise, à propos de Houla, « des massacres de ce genre qui peuvent faire sombrer la Syrie dans une guerre civile catastrophique, une guerre civile dont le pays ne pourra jamais se relever ».
Sauf que la guerre civile, ce sont les bandes armées aidées de toutes les manières par les Américains, les Européens, les Turcs et les pétro-monarques du Golfe qui s’efforcent de la développer, et qu’un Kofi Annan a mis beaucoup de temps et de réticences à reconnaître leur existence.
Sauf que le gouvernement syrien a décrété le 12 avril un cessez-le-feu quand l’ASL et le CNS ne se sont pas engagés aussi formellement et ont laissé depuis les attaques contre les militaires et les civils se déchaîner quotidiennement.
Sauf que ce même gouvernement a donné toutes les facilités de déploiement aux observateurs,aux journalistes étrangers et à l’acheminent de l’aide humanitaire comme l’ont reconnu Kofi Annan et le général Mood.
Sauf qu’à Houla la responsabilité du gouvernement est moins prouvée que jamais (voir notre article « Le rapport syrien sur Houla : les victimes civiles étaient pro-régime , mis en ligne le 1er juin 2012).
Qui va faire plier qui ?
On sait bien quelle est la cible première de ces déclamations hypocrites : Vladimir Poutine qui, avec ses alliés chinois, vient de doucher une fois de plus les ardeurs interventionnistes de la Maison blanche et de ses annexes européennes.
Vladimir Poutine qui doit rencontrer aujourd’hui François Hollande, promu pour la circonstance « petit télégraphiste » de Washington et chargé « de faire plier » (rires) le président de la Fédération de Russie sur la Syrie.
La seule chose qui est « pliée », en l’espèce, c’est la dernière manipulation belliciste franco-occidentale !
Ci-dessus : portrait officiel de François Hollande en petit télégraphiste de Washington
http://www.infosyrie.fr/
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