• SYRIE - Le Vendredi 13 de la Syrie : pour l’heure, rien de grave ni d’impressionnant

    SYRIE - Le Vendredi 13 de la Syrie : pour l’heure, rien de grave ni d’impressionnant

    Les radicaux jetteront vraisemblablement dans les rues de Syrie plusieurs milliers de personnes. Mais la mobilisation sera-t-elle en rapport avec l'importance politique de ce vendredi-là ?

    Les radicaux jetteront vraisemblablement dans les rues de Syrie plusieurs milliers de personnes. Mais la mobilisation sera-t-elle en rapport avec l'importance politique de ce vendredi-là ?


    Pour leur première « sortie » post-cessez-le feu, les manifestants d’opposition, invariablement tagués « pro-démocratie » par les journaux et agences d’ici, ont choisi, ou on a choisi pour eux, un mot d’ordre, des revendications et des slogans témoignant de leur volonté de dialogue :

    « La Révolution pour tous les Syriens », « Pour la fin du clan Assad », « Soulevez-vous ! ».

    Cette prose, ces mots, habituels aux cyber-agitateurs (peut-être syriens) de la page Facebook Syrian Revolution 2011, sonnent comme autant d’appels à l’insurrection, à l’émeute, à l’affrontement avec les hommes et institutions du régime. Visiblement les recommandations de modération  de Kofi Annan et de ses collaborateurs ont dû mal à faire leur chemin.

    Pour l’heure, pas de mobilisation exceptionnelle

    A l’heure – française – où nous écrivons (15 heures 30), des incidents ont déjà eu lieu en marge de ces rassemblements convoqués par tous les machins de l’opposition  radicale, intérieure et exilée, du CNS  au CLC. en passant par l’OSDH. L’OSDH qui annonce trois « civils » tués dans des manifestations à Hama, Salqine ( kilomètres d’Idleb) ou Nawa (kilomètres de Deraa).

    Naturellement l’OSDH et les CLC parlent de manifestations « massives« , et Le Monde.fr a recours à l’estimation « lambda » dans ces circonstances : « plusieurs dizaines de milliers de manifestants« .

    Mais dans le même temps l’AFP, plus prudente sinon objective, parle elle de « plusieurs milliers » de participants.

    On a appris, depuis un an, à « relativiser » ces chiffres, en leur enlevant un zéro (ce que l’AFP fait d’ailleurs par rapport au Monde). Toutes les manifestations n’ont pas encore eu lieu.

    A Damas des rassemblements se seraient déroulés dans des quartiers et auraient essuyé des tirs. Qui tire et pourquoi, on est pour le moment dans le flou artistique propice à toutes les divagations journalistiques.

    Mais pour l’heure l’OSDH et autres Syrian Revolution n’ont pas osé parler de « centaines de milliers de manifestants » et de « répression aveugle ».

    Et dans une dépêche datée de 15 heures (heure française), Reuters parle de « manifestations de faible ampleur« .

    De leur côté, les partisans de Bachar ont décidé de marquer cette journée peut-être historique, en se rassemblant par dizaines de milliers sur et aux alentours de la place Sab’a Bharat à Damas.

    On verra si les télévisions françaises rendent comptent de cette mobilisation-là, certainement pas la moins importante de cette journée.

    C’est naturellement l’intérêt du pouvoir d’éviter au maximum les incidents sanglants. Nous n’en dirions pas autant des radicaux du CNS qui veulent non pas dialoguer avec Bachar et les siens mais renverser le régime par une insurrection populaire.

    Pendant ce temps,  Kofi Annan a réclamé, comme Nicolas Sarkozy et quelques autres  occidentaux, l’ouverture de « couloirs humanitaires », s’alignant quelque peu sur les exigences des plus déterminés des adversaires de la Syrie.

    Son porte-parole, Ahmad Fawzi, a expliqué qu’actuellement plus d’un million de Syriens avaient un besoin urgent d’aide humanitaire internationale :

    nous avons déjà écrit ici que ce catastrophisme statistique s’inscrit dans un conditionnement plus ou moins volontaire de l’opinion internationale, visant à assimiler la Syrie à on ne sait quelle Indonésie post-tsunami (le régime syrien jouant, naturellement, le rôle du tsunami).

    Dans le même registre, en un peu plus modéré, la porte-parole du Programme alimentaire mondial a indiqué que le nombre de Syriens ayant bénéficié jusqu’à présent de l’aide de son organisme s’élevait à 106 000.

    Une aide distribuée, soit dit en passant, par le Croissant-rouge syrien.

    Sinon Ahmed Fawzi a indiqué que si le cessez-le-feu venait à devenir une « réelle cessation des hostilités« , le Conseil de sécurité autorisera l’envoi des observateurs. M. Fawzi a confirmé que ceux-ci seraient au nombre de 250.

    Et il a précisé que nombre de ceux-ci seraient issus de pays susceptibles de « satisfaire » les Syriens, asiatiques, africains ou latino-américains.

    Bref, pour l’heure, le cessez-le-feu se maintient sans trop de casse, et la mobilisation de l’opposition n’a rien d’extraordinaire. Mais la journée n’est pas finie.

    http://www.infosyrie.fr/

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    « REGIS DEBRAY SUR L'EUROPE ET L'EURO La sorcière Clinton qui se la joue sérieux;;; »
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