• Syrie - Les sanctions de la Ligue arabe : quel impact envisageable ?

    Le secrétaire général de la Ligue arabe et le Premier ministre qatari, promoteurs de la tentative d'étouffement économique du régime syrien et donc des Syriens.

    Voici un article équilibré, donc intéressant, de l’AFP sur les conséquences des sanctions économiques internationales, notamment celles que s’apprête à prendre la Ligue arabe contre la Syrie. D’où il ressort que le pays souffrira – un peu plus de la moitié des exportations syriennes se faisait vers les pays arabes – mais devrait survivre, notamment grâce à l’appui de pays amis et/ou frontaliers comme l’Irak, le Liban et l’Iran.

    De plus, et c’est un détail auquel les pontes de la Ligue n’ont apparemment pas pensé, Damas a aussi une possibilité de rétorsion importante, car une partie importante des échanges entre le Golfe et le Maghreb passe justement par la Syrie !

    Reste que, même en partie contourné, l’embargo arabe peut faire mal, surtout aux plus pauvres, ces pauvres que les pontes multi-milliardaires de la Ligue arabe prétendent vouloir épargner. Ce qui était vrai en Irak pourrait l’être en Syrie.

     

    DAMAS – La Syrie compte sur l’Irak et le Liban pour éviter d’être asphyxié par les sanctions que la Ligue arabe entend prendre afin de contraindre le président Bachar al-Assad de cesser la répression de la révolte.

    « Nous savons nous débrouiller dans l’adversité puisque nous subissons depuis des années des sanctions et si la Russie est notre bouclier politique, l’Irak, le Liban et l’Iran sont notre oxygène économique », a affirmé à l’AFP un responsable syrien qui a tenu à garder l’anonymat.

    Après que le régime de Damas eut ignoré son ultimatum de mettre fin aux violences sanglantes, la Ligue arabe devrait annoncer lors d’une réunion jeudi des sanctions économiques contre la Syrie après l’avoir suspendu des travaux de l’organisation.

    Dans un entretien publié par le quotidien économique saoudien al-Iktissadia, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe pour les affaires économiques, Mohammad Twaijri, a annoncé une panoplie de mesures qui risquent d’asphyxier le pays.

    « Il s’agit des domaines du voyage, des transferts bancaires, du blocage des avoirs (syriens) dans les pays arabes, de l’arrêt des projets arabes ou arabo-syriens et de la suspension le Syrie du GAFTA » (zone de libre-échange arabe), selon lui.

    « Nous voulons étouffer financièrement le régime d’Assad et pas la population. Il y aura dans les prochains jours une réunion du Conseil économique et social de la Ligue arabe pour décider des mesures qui seront prises à la majorité de ses membres », a-t-il encore dit.

    L’Irak, dirigé par les chiites depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, soutient Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite, émanation du chiisme, car il ne souhaite pas voir les sunnites arriver au pouvoir à Damas et relancer chez lui la violence confessionnelle.

    « Je ne pense pas que l’Irak sera partie prenante de sanctions économiques contre la Syrie », a affirmé à l’AFP un responsable gouvernemental irakien proche du Premier ministre Nouri al-Maliki.

    Selon le bureau syrien des statistiques en 2009, 52,5% des exportations syriennes et 16,4% des importations sont vers ou en provenance des pays arabes. Les marchandises syriennes vont d’abord en Irak (31,4%) puis au Liban (12,7%), en Allemagne (9,2%) et en Arabie saoudite (5,2%). La Syrie importe d’abord de Chine (10,8%), d’Arabie saoudite (10,1%), de Turquie (7%), des Emirats arabes unis (5%), du Liban (4,1%) et d’Egypte (4,1%).

    Le Liban, dirigé par un gouvernement favorable à Damas et ayant une longue frontière avec la Syrie, devrait aussi permettre de contourner les mesures de rétorsion.

    « Soumis depuis si longtemps à des embargos occidentaux, beaucoup de Syriens ont créé des sociétés offshore dans plusieurs pays, dont le Liban, pour envoyer ou recevoir leurs marchandises. Nous sommes devenus très inventifs, mais ceux qui paieront le plus seront les pauvres quoiqu’en dise la Ligue arabe », affirme un commerçant syrien spécialisé dans les matières premières.

    Pour un expert économique européen basé à Damas, « il n’existe pas de clauses d’exclusion ou de suspension du GAFTA. On peut se retirer mais on ne peut pas en être exclu. Il n’y a pas de base légale pour le faire ».

    En outre, précise-t-il, la Syrie peut prendre des mesures de rétorsion car le transit routier entre l’Europe et le Golfe passe par la Syrie et si cette dernière ferme ses frontières avec la Turquie ou la Jordanie

    « cela bloquera beaucoup de produits destinés à l’Arabie Saoudite et aux pays du Golfe ».

    « Il resterait deux solutions: passer par l’Irak mais les assurances des marchandises coûteront très chers, ou les transports aérien et maritime mais cela sera plus onéreux et en bateau cela prendra beaucoup de temps », a-t-il ajouté.

    « Malgré tout, souligne un importateur de produits pharmaceutiques, nous allons vraiment souffrir car jamais nous n’avons eu à subir les embargos américains, européens et arabes. Nous allons respirer très difficilement, mais pour ne pas mourir, il faut que le gouvernement mette en place une véritable stratégie économique ».
    Par AFP

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