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    Les Normands ont-ils réellement pour ancêtres les Vikings ?

    Morgane Kergoat

    Publié le 11-05-2016 à 09h31

    En Normandie, beaucoup de noms de lieux et de personnes sont d'origine viking. Une étude génétique, menée dans le Cotentin, a voulu déterminer quelle est la part biologique de cet héritage scandinave. Voici les premiers résultats.

     
    Une étude génétique a déterminé que quelques Normands d'aujourd'hui sont probablement des descendants des Vikings. ©DAVE DONALDSON/CATERS NEWS AGENCY/SIPA
     

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    ANCÊTRES. "Les hommes du nord", telle est la signification littérale du mot "Normands". Et si aujourd'hui le terme sert à désigner les habitants de la Normandie, il était autrefois utilisé pour parler des Vikings, ce peuple scandinave qui débarqua sur les côtes françaises de la Manche à la fin du Ier millénaire de notre ère. Alors, les Normands d'aujourd'hui peuvent-ils encore s'enorgueillir d'être les descendants directs de ces redoutables guerriers nordiques du Moyen-Âge ? "P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non", au regard d'une étude génétique dont les premiers résultats ont été dévoilés jeudi 21 avril 2016. Fruit d'un travail collaboratif entre des chercheurs britanniques et français*, le "Viking DNA Project" a pour objectif de déterminer si, au cœur des cellules des Normands d'aujourd'hui, une "signature" a pu être laissée par les Vikings. Or, cette signature n’est pas toujours très lisible.

    Une signature ADN Viking

    La Normandie intéresse les chercheurs car il s’agit de la seule fondation politique durable établie par les Vikings sur le continent. Les scientifiques ont en outre ciblé leur étude sur la population de la presqu’île du Cotentin, car la densité de lieux et de personnes dont les noms sont d’origine scandinave y est particulièrement forte.

    "Nous nous sommes intéressés aux hommes portant des noms de famille avec des éléments à consonance scandinave qui pourraient refléter cet héritage : des noms tels que Anquetil, Dutot, Equilbec, Gonfray, Ingouf, Lanfry, Osouf, Osmont, Quetel, Tougis, Tostain, Raoult et leurs nombreuses variantes, explique Richard Jones, de l’université de Leicester (Royaume-Uni). Nous avons par ailleurs retenu uniquement des personnes dont les quatre grands-parents sont nés et ont vécu dans un rayon de 50 km autour de leur demeure actuelle.

     

    Cette résidence stable est souvent indicatrice d’une plus longue histoire de la famille dans une région." Au final, les chercheurs ont sélectionné, selon ces critères, 89 hommes. Ceux-ci ont dû remplir un questionnaire généalogique et se soumettre à un test salivaire. Les scientifiques ont ensuite cherché une "signature viking" sur le chromosome Y (uniquement présent chez les individus de sexe masculin et transmis de père en fils) extrait des cellules contenues dans la salive. Concrètement, ils se sont intéressés aux variations génétiques présentes sur ce chromosome. "Ces variations peuvent être regroupées selon plusieurs critères. Cela permet de classer un individu dans un ‘haplogroupe’ particulier en fonction du type de variations détectées dans leur ADN", explique l’historien britannique. 

    Résultats ? Sur les 89 hommes ayant participé à l’étude, la grande majorité (52) représentait l’haplogroupe R1b, soit le type de variations du chromosome Y le plus répandu en Europe du Nord et de l’Ouest. Son origine, encore floue, serait à chercher du côté de bergers des steppes au nord de la mer Noire ayant immigré vers l’Ouest il y a 4.000 ans. Il ne peut donc s’agir d’une signature typiquement viking. Mais sans l’exclure totalement non plus :

    selon les experts, cette variation génétique pourrait signifier un lien indirect avec des Vikings. En revanche, l’haplogroupe l1, retrouvé chez 11 des Normands de l’étude, suggère plus clairement une possible ascendance viking (plus directe cette fois). Ces variations sont en effet très présentes chez les Scandinaves (plus de 45% de la population appartient à ce groupe génétique dans certaines régions). Mais une origine germanique est également possible. En fait, "lorsque nous examinons les 'empreintes' sous-jacentes de l’haplogroupe l1, certains chromosomes Y normands montrent une affinité avec les Germaniques, tandis que d’autres révèlent une affinité avec les Scandinaves", précise Richard Jones.

    Reste que, "il est très tentant de considérer l1 comme une marque laissée par les Vikings en Normandie, car il s’y trouve présent approximativement dans les mêmes proportions que celles observées chez d’autres populations ayant un historique viking connu", ajoute le chercheur. Enfin, 2 participants ont présenté un haplogroupe souvent considéré comme typiquement nordique : R1a. Les autres haplogroupes retrouvés chez les Normands sont a priori sans lien avec les Vikings. Ils seraient témoins d’autres origines, notamment autour de la Méditerranée (dont la Sicile et le sud de l'Italie, des terres ayant appartenues à l'empire normand) et s’étendant plus loin vers l’est du Moyen-Orient et l’Europe de l’Est (remontant peut-être à l'époque des Croisades).

    Ces résultats ne sont toutefois pas définitifs, mais ils reflètent d’ores et déjà une grande diversité génétique au sein de la population du Cotentin. Les chercheurs entendent affiner leur analyse des haplogroupes afin d’identifier plus clairement les origines géographiques de chacun. Ils souhaitent aussi étudier un autre type de matériel génétique :

    l’ADN mitochondrial (légué cette fois par la mère à ses enfants), plus complexe encore à décrypter. Enfin, les futures méthodes de prélèvement d’ADN ancien permettront peut-être de récolter de l’ADN sur des crânes vikings : il suffira alors de comparer cet ADN authentique à celui des Normands pour savoir s’ils sont apparentés, plutôt que de tenter de remonter les arbres génétiques en suivant la traces d’une possible signature viking. "La connaissance de l’histoire génétique de la Normandie n’en est qu’à ses débuts !", s’enthousiasme Richard Jones.

     

     * travail collaboratif d’importance entre l'Université de Leicester (Royaume-Uni) et le Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Anciennes et Médiévales UMR 6273 (CNRS / UCBN), Université de Caen Basse-Normandie (France).


     

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