Ce mardi matin, l’OSDH parle d’assaut de l’armée syrienne contre la localité de Kafarzita (ou Kafr Zita, trente kilomètres au nord-ouest de Hama), assaut qui suivrait trois jours de bombardements.
Apparemment Kafarzita est tombée aux mains des soldats, puisque l’OSDH parle d »opérations de perquisition dans les maisons, menées par des soldats et des miliciens pro-régime.
- Rami Abdel Rahmane, boss londonien de l’OSDH, fait également état d’un autre « assaut » de l’armée contre la bourgade de Hiffa (ou Al Haffa, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Lattaquié), avec « blindés lourds ».
L’officine de propagande du CNS/ASL parle aussi d’une « vaste opération militaire » visant, dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs localités dans le secteur d’Idleb, notamment à Kafroueid, entraînant la mort de quatre « civils« .
Kafroueid avait déjà été cité pat l’OSDH, en décembre, comme le lieu d’un « massacre » de 111 civils par les hommes de Bachar, ce qui évidemment n’a jamais pu être prouvé mais a alors été abondamment diffusée, le « massacre »inspirant même un communiqué au Quai d’Orsay.
Quoi d’autre ? des bombardements de quartiers de Homs tenus par les rebelles, d’autres bombardements sur la localité de Bayanoune dans la province d’Alep.
Effets d’annonce
Ce qui est à peu près acquis, c’est que, dans le droit fil du récent discours de Bachar devant l’Assemblée du Peuple, l’armée fait son deuil du cessez-le-feu proclamé unilatéralement, dans le cadre du plan Annan, le 12 avril – et jamais respecté par l’ASL et les bandes armées – et s’efforce de réduire les quelques bastions des insurgés.
Pour le reste, il nous faut une fois de plus jeter la suspicion non pas tant sur les faits évoqués par l’OSDH que sur leur ampleur réelle. Trois blindés légers, dans la rhétorique propagandiste de l’officine susnommée, deviennent des blindés « lourds« , quelques obus tirés sporadiquement muent en « bombardements régulier ou intensif« , des échanges de coups de feu d’un immeuble à l’autre sont promus au niveau de « violents combats« , un pâté de maisons ou même un quartier tenu par l’ASL se transforme en une ville entière devenue un « bastion » de l’opposition.
Nous « radotons » sans doute un peu, mais ce sont les exigences de la réinformation. Très concrètement, l’OSDH évoque trois jours de bombardements et de combats précédant l’assaut contre Kafarzita.
Mais ni samedi, ni dimanche, ni lundi, l’OSDH, pourtant si prolixe sur les incidents réels ou imaginaire affectant la Syrie, ne nous a parlé de Kafarzita.
Un coup d’oeil à Google indique que Kafarzita a eu les « honneurs » de la médiatisation début mars et mi-mars, fin février et aussi vers le 10 avril, pour différents incidents.
Plusieurs fois déjà, on a eu la « révélation », grâce à l’OSDH, de combats épiques passés, de l’existence de villes dissidentes qui ensuite retombaient dans l’anonymat journalistique.
Par ailleurs, on attend toujours la liste nominative des 80 ou 100 soldats prétendument tués en 24 heures, entre dimanche et lundi, par l’ASL à travers le pays :
- l’OSDH prétendait pouvoir la fournir à partir de sources médicales. Mais l’état des pertes régulièrement annoncé par l’agence Sana ne correspondait pas à ces chiffre (voir notre article « À propos de nouveaux communiqués triomphants de l’ASL et de l’OSDH… », mis en ligne le 4 juin).
- Sana au moins met des noms sur les victimes, militaires et civils des « terroristes« , relate de façon assez précise les circonstances, lieux et dates de leur mort. L’OSDH est, disons nettement plus « floue »